Les traitements aux insecticides rendent le travail dans les vignes compliqué. © REUTERS

« Insecticide mon amour », la nouvelle guerre de Guillaume Bodin contre les pesticides

Stagiaire Le Vif

Le second opus de Guillaume Bodin,  » Insecticide mon amour  » est disponible en location depuis quelques jours. Il révèle une enquête complète sur l’utilisation, parfois abusive, des pesticides dans les domaines viticoles.

Après un an et demi d’enquête, Guillaume Bodin livre une investigation complète, alimentée de témoignages et de documents, sur le danger que représentent les insecticides pour l’homme et la nature. Il revient sur leur réduction pas toujours respectée et l’usage préventif inadapté et abusif qui en a été fait dans certains départements, et notamment le sien en Saône et Loire.

Histoire vraie

Ouvrier viticole dans le passé, Guillaume Bodin revient sur des problèmes qu’il a lui-même vécus. En 2013, pour lutter contre la propagation de la flavescence dorée, une grave maladie de la vigne, les autorités du département lancent une vague de traitements préventifs. Elle est en grande partie menée grâce à des pesticides. Ces produits chimiques provoquent des douleurs chez les ouvriers qui les respirent toute la journée, notamment chez Guillaume Bodin. « Des vents assez forts ont soufflé durant les trois semaines de traitement. Dès que nous sortions, l’odeur des insecticides était présente constamment et comme je travaillais dans les vignes, j’étais exposé toute la journée à ces produits. Je suis peut-être hypersensible à ce type de produits, mais je saignais du nez presque tous les jours et j’avais mal à la tête du matin au soir », confie le réalisateur.

Affaibli et malade, il décide de démissionner. Malgré tout, l’obsession de découvrir les causes de ces problèmes est toujours présente. Armé de sa caméra, il revient sur la question, mais plus par devoir que vraiment par passion pour le sujet. « En faisant cette enquête, je me suis retrouvé à faire un documentaire sur un sujet qui ne m’emballait pas. Mais j’avais besoin, personnellement, de comprendre comment on en était arrivés à une telle situation. Les insecticides sont mes amours, non pas par conviction, mais par obligation » confie-t-il dans les colonnes de Rue 89.

Il s’est aperçu au fil des témoignages que le sud du Mâconnais, où il se trouvait, n’était pas touché par la flavescence dorée. Les traitements étaient uniquement préventifs et n’avaient en aucun cas pris en compte les risques à la fois pour les hommes, mais aussi pour les animaux. C’est toute la chaine alimentaire qui a été troublée : du ver qui mange la feuille de vigne à l’oiseau qui mange le ver.

Les pesticides : une longue histoire

Ces 52 minutes de reportage ont permis de mettre en valeur certaines informations surprenantes. Les nouveaux traitements sont si puissants qu’ils sont utilisés dans des doses beaucoup plus faibles. Néanmoins, comme ils sont beaucoup plus toxiques, la diminution n’est qu’une façade. Rue 89 révèle que l’équivalent d’une pièce de 2 euros suffirait pour traiter la Tour Eiffel. De plus, l’utilisation des pesticides serait dans les débats depuis les années soixante et des résidus ont été retrouvés jusque sur les pentes du Mont Blanc…

Le film est disponible en location pour 1 € en VOD sur le site des Éditions Montparnasse.

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Par Camille Ledun

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