Christophe Leroy

« En mai, tonte à l’arrêt », carnet de campagne : comment la pluie booste ma zone de non-tonte

Christophe Leroy Journaliste au Vif

Un début de mois de mai pourri? Certainement pas pour ma pelouse. Dans ou à l’extérieur des 24 mètres carrés que je laisse pousser depuis mi-avril, dans le cadre de l’opération « En mai, tonte à l’arrêt », cette météo est propice à la compétition entre les espèces.

Les conditions de cette année, marquées par une alternance de soleil (un peu) et de pluie (beaucoup) donnent lieu à des résultats bien différents de l’édition 2022 d' »En mai, tonte à l’arrêt », lors de laquelle la sécheresse et les températures élevées jaunissaient de nombreux gazons dès le milieu du printemps. Après un mois, ma zone de non-tonte affiche un tout autre aspect qu’à ses débuts. L’herbe est évidemment plus haute, mais le changement le plus flagrant concerne les caractéristiques des espèces florales observées.

Alors qu’elles rasaient la pelouse fin avril, les tiges de pissenlit atteignent près d’une vingtaine de centimètres, y compris dans la superficie plus récemment tondue. Ecloses relativement tôt, les fleurs jaunes ont déjà cédé leur place aux fruits, ceux que l’on disperse en soufflant dessus. Les céraistes agglomérés dépassent, pour la plupart, la hauteur moyenne de ma zone de non-tonte, de même que les rares boutons d’or ayant fait leur apparition la semaine dernière. En revanche, les quelques pâquerettes se voient débordées par cette émulation environnante. Tout ceci est la conséquence d’une compétition entre les espèces, portées par les conditions d’un climat tempéré qui leur est particulièrement favorable. Même quand ils n’apparaissent que subrepticement, en filigrane d’un ciel chargé de nuages, les rayons du soleil sont bien là. C’est cette quête de lumière que les plantes poursuivent, en tentant de pousser plus haut que les autres. Les espèces qui se propagent avec le vent y gagnent même doublement: plus leur fruit gagne en hauteur, plus il a de chance de s’épandre sur un large périmètre.

Du 26 mai au 2 juin, les participants à « En mai, tonte à l’arrêt » auront accès au module de comptage des fleurs sur leur profil Bioplanner. Il s’agira alors de compter les fleurs écloses à ce moment précis, et non les tiges ou les fruits témoignant du fait qu’elles étaient plus abondamment présentes quelques semaines plus tôt. Vu la météo de cette année, il est en effet probable que le nombre de fleurs écloses fin mai, début juin soit plus faible. D’où l’intérêt d’encoder, sans attendre la phase de comptage sur un mètre carré, les espèces florales observées dans l’ensemble de la zone de non-tonte. Dans Bioplanner, un guide sur la flore des jardins permet d’identifier la plupart d’entre elles. Il est aussi possible de faire une recherche textuelle (dans la partie «Autre espèce observée») si l’on recourt à une application d’identification de plante.

Contrairement à des pays comme l’Espagne, confrontés à une baisse alarmante des réserves d’eau, les récentes recharges en pluie en Belgique, quand elles ne sont pas torrentielles, profitent incontestablement à la nature, jusque dans les jardins. Pour ceux qui n’attendent que le retour du grand soleil, c’est aussi une manière de voir le verre à moitié plein.

Il est encore possible d’inscrire votre jardin durant tout le mois de mai ici.

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