Ce nouveau procédé pourrait éviter d'insérer certains produits toxiques dans les sols. © iStockPhoto

Deux chercheurs belges découvrent un désherbant 100 % naturel

Stagiaire Le Vif

En s’intéressant à une bactérie qui tache certains légumes, deux chercheurs de l’Université de Liège (ULg) ont mis la main sur un désherbant puissant et entièrement naturel.

La streptomyces scabies n’est pas qu’un nom latin barbare. C’est aussi une bactérie qui rend bien souvent certains légumes invendables dans les commerces alors que pourtant ils peuvent être consommés sans aucun danger. Celle-là même qui déclenche la « galle commune » dans les rayons, l’éternelle frayeur des agriculteurs et primeurs chaque année. Cette bactérie s’attaque aux pommes de terre, carottes, radis et autres navets dès la pousse en leur donnant parfois un aspect pas vraiment esthétique. Bientôt, et ce grâce à Sébastien Rigali et Samuel Jourdan, deux chercheurs de l’ULg, elle pourrait trouver une véritable utilité. Les chercheurs se sont donc intéressés à la constitution et aux effets de cette bactérie.

Une toxine au prix faramineux

Lorsqu’elle rentre en contact avec l’aliment, elle libère une puissante toxine qui fait apparaitre des taches. Il s’est avéré que cette toxine avait aussi un fort pouvoir désherbant naturel et biodégradable. Dans le passé, certains scientifiques avaient déjà imaginé cette utilisation sans pour autant parvenir à lancer le produit. Il faut dire que cette toxine, à l’état pur, à un coût très élevé: un seul gramme peut coûter jusqu’à 250 000 euros!

Le principal problème était donc de pouvoir obtenir en grandes quantités cette toxine appelée thaxtomine. La production naturelle, à cause du prix, n’est pas envisageable et la solution devait se trouver ailleurs. Les deux Liégeois ont trouvé un procédé totalement novateur pour produire une toxine aux effets similaires, à grande échelle, mais à un coût beaucoup plus intéressant. « Nous avons, en quelque sorte, généré un mutant qui fait qu’il n’y a plus de problème de production de cette toxine. Notre mutant peut en produire des quantités énormes » détaille Sébastien Rigali dans les colonnes du journal Le Soir.

Grâce à cette technique, les économies sont considérables. « Avec 100 euros de matériel et notre mutant, on peut facilement produire plusieurs grammes », raconte le chercheur. Après avoir étudié le fonctionnement et la constitution de la bactérie, ils ont pu mettre en place un mutant avec les mêmes pouvoirs, mais beaucoup moins coûteux. Les deux intéressés ont déjà déposé un brevet sur le processus de fabrication et poursuivent aujourd’hui sa mise en place.

Par Camille Ledun

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