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Cinq terribles maladies provoquées par le changement climatique

Le Vif

En Sibérie, la fonte de la glace polaire a provoqué l’apparition de la maladie du charbon ou anthrax. Ce ne serait qu’un début puisque le réchauffement de la planète risque d’entraîner le réveil d’anciennes et de nouvelles maladies à des endroits où on les croyait éradiquées.

Depuis les années 70, le permafrost est de plus en plus sous pression. Sa couche inférieure gelée fond suite au changement climatique, mais il est aussi convoité par l’industrie à cause de la présence possible de sources d’énergie naturelles. Le réchauffement risque de libérer des bactéries qui ont survécu des siècles dans les restes d’humains et d’animaux contaminés.

En outre, la hausse des températures entraînera les insectes qui propagent les maladies à étendre leur territoire. Les maladies limitées aux tropiques pourraient apparaître plus au nord.

1. L’anthrax

En Sibérie, 72 bergers, dont 41 enfants, ont été hospitalisés après l’apparition de la maladie du charbon, également connue sous le nom d’anthrax. Un garçon de douze ans n’a pas survécu, plus de deux mille rennes sont morts et soixante personnes ont été évacuées. La maladie avait été signalée pour la dernière fois dans la région 1941.

Selon les autorités locales, l’émergence de la maladie est liée au changement climatique. Les traces d’anthrax peuvent survivre des centaines d’années dans les restes gelés d’humains et d’animaux. Quand le temps se réchauffe, les bacilles de la maladie peuvent se libérer. Ces dernières semaines, la zone a connu des températures particulièrement élevées.

2. Le virus zika

Hormis une légère fièvre et de l’eczéma dans certains cas, il est rare que le virus zika provoque des symptômes parmi les adultes. Cependant, les conséquences pour les femmes enceintes sont désastreuses, car le virus peut causer une fausse couche ou une microcéphalie du nourrisson. Le virus est transmis par le moustique Aedes, également porteur de dengue et de chikungunya.

Les moustiques Aedes piquent la journée et pour l’instant on les trouve dans les Tropiques, surtout en Amérique du Sud et en Amérique Centrale, mais aussi en Asie du Sud-Est, dans certaines parties d’Afrique et depuis peu dans les états du sud-est des États-Unis. Mais à en croire une étude de 2014 relayée par Geospatial Health, dans un monde de plus en plus chaud, le terrain de ces porteurs de maladie pourrait même s’étendre en Australie, en Iran du Sud, sur la péninsule arabe et d’autres régions en Amérique du Nord. Les régions frappées par la sécheresse risquent de voir les moustiques Aedes se multiplier quand les gens commenceront à récolter de l’eau de pluie pour leur propre usage. Les réservoirs d’eau sont en effet d’excellents lieux d’incubation pour ces moustiques.

3. Les maladies de zombies

La maladie du charbon n’est pas la seule pathologie enfouie sous la glace qui attend son moment. En 2015, les scientifiques ont découvert qu’un virus gigantesque caché dans le permafrost sibérien était toujours contagieux après 30 000 ans. Le virus Pithovirus sibericum est si grand que contrairement aux autres virus, il est visible sous un microscope. Le Pithovirus sibericum mesure 1,5 micromètre et est le plus grand exemplaire qu’on n’ait jamais trouvé. Heureusement, le virus contamine uniquement les amibes et il ne représente pas de danger pour les humains et les animaux. Pourtant, il soulève la question d’autres maladies mortelles enfouies dans le permafrost telles que la variole ou des virus inconnus dont on pensait qu’ils étaient exterminés. Si le virus de la variole survit de la même façon que le virus Pitho, cette maladie risque de réapparaître.

4. Les maladies de tiques

Tout comme les moustiques, les tiques, qui prospèrent quand il fait chaud, trouveront également un nouvel habitat à mesure que la terre se réchauffe et colporteront leurs maladies. Elles sont porteuses de la babésiose, une infection causée par le parasite Babesia. Cette maladie touche surtout le nord-est et le Midwest des États-Unis, et les infections apparaissent surtout en été, quand tant les tiques que les humains sont plus actifs. Les étés plus longs et plus chauds accroissent les risques de contamination par la babésiose.

La maladie de Lyme aussi peut s’étendre, c’est déjà le cas en Europe. Une étude de 2008 relayée par Ecohealth révèle ainsi que la tique du cerf Ixodes scapularis aura 213% plus d’habitat au Canada d’ici 2080 si le changement climatique se poursuit à la même vitesse.

5. Le choléra

La maladie mortelle qu’est le choléra se propage par l’eau polluée. Dans un monde qui se réchauffe, les apparitions de choléra pourraient bien s’empirer. Les températures plus chaudes et une recrudescence des inondations entraînent une hausse du choléra dans les régions déjà touchées par le manque d’hygiène. Les inondations peuvent entraîner les eaux sales au loin alors que les périodes de sécheresse peuvent provoquer une concentration de bactéries du choléra dans de petits volumes d’eau.

(TE)

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