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Cinq idées reçues sur les feux de forêt

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Les feux de forêt sont-ils des catastrophes naturelles « normales » ou sont-ils renforcés par le réchauffement climatique? Alors que la Californie est en proie actuellement à de violents incendies, que le Portugal et la Grèce ont vécu récemment des incendies dévastateurs, la BBC répond à 5 idées reçues sur le sujet.

  • Couper les arbres peut endiguer les incendies

Couper des arbres permettrait d’empêcher les feux de forêt. Selon de nombreux spécialistes, cette pratique – vantée par Donald Trump – est en réalité inefficace. Les branches et les souches d’arbre qui subsistent après la coupe sont en effet un puissant combustible qui a pour effet d’attiser les incendies. Une pratique plus efficace utilisée par les pompiers est la destruction d’une zone bien définie, qui fonctionne alors comme pare-feu.

  • On ne peut rien faire contre les incendies naturels

Bien que les incendies soient des phénomènes naturels, leur intensité et leur fulgurante propagation en Californie est liée en partie au réchauffement climatique. Peu d’incendies ont été répertoriés entre 1930 et 1980, une période marquée par des conditions climatiques plus froides et plus humides. Cependant, ces 40 dernières années, le climat est devenu plus chaud et sec et les incendies ont été beaucoup plus fréquents.

On ne peut pas incriminer le réchauffement climatique à lui tout seul, mais une sécheresse sévère, des températures élevées, une faible humidité et des vents forts sont des facteurs aggravants dans le déclenchement des incendies et leur propagation. Les experts en concluent donc que la fréquence beaucoup plus élevée d’incendies de par le monde est un effet du réchauffement climatique.

  • Tous les feux sont néfastes et doivent être éteints immédiatement

Les incendies jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes depuis des millénaires. Les feux brûlent la végétation en limitant sa prolifération trop dense, certains conifères germent lors d’incendies périodiques et les zones brûlées sont des espaces propices pour l’éclosion de nouvelles plantes. En réalité, les bénéfices que certains spécialistes voudraient retirer en effectuant l’abattage des bois ou par une exploitation forestière plus intensive découlent naturellement des incendies de forêt. En combattant sans cesse ces feux ces dernières décennies, on a empêché ce nettoyage naturel.

Incendie au Portugal, été 2018.
Incendie au Portugal, été 2018. © REUTERS
  • Un feu de forêt est impossible à contrôler

Le réchauffement climatique avec d’autres facteurs comme le développement intensif de l’activité humaine est suspecté d’augmenter les feux de forêt, dans les prochaines décennies et particulièrement dans les moyennes et hautes latitudes. Les tropiques seront peut-être moins touchés, mais le reste du globe ne sera pas épargné. Certains incendies comme celui de Camp Fire en Californie se propagent trop rapidement pour être cerné. Évacuer et reloger les populations touchées est alors la seule solution.

  • Il n’y a rien à faire pour protéger les bâtiments

Bien que les incendies soient destructeurs en peu de temps, il est possible de réduire les risques d’incendie. L’habitation en soi doit être pourvue d’un toit résistant au feu. Une zone tampon de protection peut être établie entre le bâtiment et son environnement sauvage. Dans cette zone, tous les éléments qui pourraient attiser l’incendie seront éliminés, comme des branches, des feuilles séchées ou des tas de bois situés à proximité de l’habitation principale. Les arbres doivent être plantés assez loin de la maison avec une certaine distance entre leur feuillage et leur cime doit être bien écartée pour éviter la propagation du feu entre eux.

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