Carte blanche

Cette grève mondiale pour le climat est-elle utile et justifiée ?

Commençons par la définition du mot  » grève  » : cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles dont l’employeur a connaissance (Larousse).

La grève est donc une action exclusive des travailleurs en vue d’améliorer leurs conditions de travail en négociant avec le patronat des améliorations financières, organisationnelles ou autres.

Or, le climat, ne concerne pas uniquement les travailleurs mécontents, mais chaque être vivant : les enfants, les travailleurs, les pensionnés, les étudiants, les anarchistes, les communistes, les libéraux, les capitalistes, les socialistes, les réfugiés, les climats sceptiques, les riches, les pauvres, les animaux, les végétaux …

De plus, de nombreuses sociétés mettent tout en oeuvre pour réduire la pollution et favoriser des productions propres. Des tas de gens s’organisent et favorisent les circuits courts, les circuits bio, le commerce équitable, le recyclage, …

Faire appel à une « grève mondiale », c’est demander aux travailleurs du monde entier d’arrêter de travailler et de manifester leurs prises de conscience face aux géants de l’industrie et aux dirigeants du monde. L’objectif est d’agir immédiatement en débloquant des fonds et prenant les bonnes décisions.

Faire appel à la grève, c’est aussi condamner et responsabiliser le pouvoir et l’argent.

Mais avant tout cela, le peuple oublie complètement sa propre responsabilité. Quand on sait « qu’il suffit de ne pas acheter pour que ça ne se vende plus ! » …

Le peuple doit d’abord apprendre à consommer de manière plus réfléchie et prendre conscience que c’est le peuple lui-même qui détient le pouvoir. Il ne faut pas arrêter de travailler en utilisant ce droit de « grève » (souvent bafoué). Il faut choisir comment on doit consommer. Et là, les gouvernements et l’industrie ne sont pas vraiment responsables…

Il faut valoriser les actions des sociétés et industries qui agissent réellement avec la volonté de créer un monde meilleur (et non les punir par une grève très onéreuse).

Les médias du monde entier devraient multiplier et mettre en avant les actions positives des différents acteurs économiques tout en condamnant ouvertement les sociétés purement capitalistes et indifférentes à la problématique du climat.

Quelques exemples :

La grosse industrie agroalimentaire: elle vend des produits manifestement dévastateurs pour la planète, mais ces produits sont plébiscités par le peuple. Ils dépensent tellement en marketing que les médias sont incapables de s’en passer (et ce n’est pas un article à l’occasion qui va changer les choses)! Cette société est-elle exemplaire pour notre planète ? Le seul moyen d’agir, c’est de ne pas acheter ses produits. C’est l’entière responsabilité du consommateur: celui qui appelle à la « grève » pour que les autres agissent à sa place…

Que dire de tous ces articles contradictoires concernant la pollution des moteurs diesel ? Comment être informés correctement ? N’est-ce pas le rôle des journalistes ? Au lieu de cela, on trouve de la publicité pour des 4×4 gourmands et des voitures de sport …

Que dire de ces labos pharmaceutiques qui louent les formidables valeurs des antidouleurs puissants, alors qu’ils sont des dealers légaux ? Comment être informés correctement ? N’est-ce pas le rôle des journalistes, des médecins, et du ministère de la Santé ? Il n’y a pas un jour sans publicité…

Airbnb : les médias ont mis en avant ce magnifique concept (radio, internet, journaux, quotidiens, télévision …). Quelles en sont les conséquences ? Augmentation pharaonique du tourisme de masse low cost, villes complètement saturées par les hordes de touristes, augmentation hallucinante du coût des logements pour les habitants locaux, destruction du patrimoine culturel par manque de respect de la part des touristes, pollution sonore … et j’en passe ! Problème de taille, une grosse partie des revenus locatifs est éludée d’impôts….et donc perte de revenus pour les gouvernements qui pourraient utiliser cet argent pour des tas de choses… Est-ce bien éco responsable ?

En parallèle : les compagnies aériennes à bas coût: En 2015, Ryanair comptabilisait 7.200.000 passagers en Belgique. La combinaison du low cost locatif et du low cost aérien a amené une sérieuse augmentation du trafic aérien… tout ça pour une société basée dans une sorte de paradis fiscal en Irlande. Quel est le montant d’impôts (charges sociales incluses) que notre pays a perdu en plébiscitant cette compagnie aérienne ? Résultat : impact écologique important et perte de revenus énormes pour lutter contre la pauvreté et l’écologie ! Est-ce éco responsable ?

Les grosses entreprises de commerce électronique: Même constat ! Une explosion du nombre de livraisons de colis et un « renouveau » pour les services postaux….Sans compter les retours de marchandises ! Pour acheter une ampoule Eco Led sur internet, c’est une livraison dans les 24h (rien que pour moi) d’un dépôt à plus de 100 km de mon domicile alors que j’ai un magasin de bricolage à 8km. Résultat : pertes d’emplois locaux, pertes de revenus pour l’état, augmentation de l’impact carbone …. Est-ce éco responsable ?

Ces quelques exemples démontrent que notre manière de consommer nous rend complètement responsables. Sous prétexte que « c’est moins cher », nous consommons tous de manière débridée et souvent stupide… Nous devons changer notre manière de consommer.

Les médias peuvent changer les choses et informer réellement le peuple. Ils doivent prendre une position plus responsable et refuser le Marketing rémunérateur et destructeur. Ils pourraient offrir (ou presque) des spots publicitaires, des pages entières de publicité à des acteurs éco responsables en expliquant au peuple pourquoi, il est important de changer sa manière de consommer. Ils pourraient expliquer aux gens que le commerce local (plus cher) est souvent un choix important face à internet. Alors, d’accord, les médias ont besoin de revenus publicitaires…ils sont pardonnés…ou pas…car derrière les médias se cachent des êtres vivants qui seront aussi victimes du changement climatique.

Il serait plus honnête de faire appel à la mobilisation du peuple SANS faire grève

En faisant appel à la grève, le peuple oublie sa propre responsabilité pour fustiger les pouvoirs et les acteurs économiques. C’est tellement plus simple de dire que c’est aux autres de faire des efforts ! Mais les grèves ont un inconvénient majeur : elles engendrent des coûts colossaux. Les médias devraient enquêter et chiffrer le coût d’une journée de grève mondiale. Avec ces chiffres, le peuple pourrait imaginer des projets et agir en collaboration avec les gouvernements et les industries pour qu’ils se réalisent.

Conclusion : Il serait plus honnête de faire appel à la mobilisation du peuple SANS faire grève. Conscientiser le monde : Voilà une action responsable.

Un citoyen concerné (La rédaction connaît l’identité de l’auteur)

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