séisme en Turquie
Province d'Hatay, en Turquie © Getty

Séisme en Turquie et en Syrie: « Malgré les crises, il y aura un fort élan de générosité »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Quelques heures après le séisme qui a dévasté le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, les organisations humanitaires ont lancé un appel à la solidarité. Celui-ci sera-t-il entendu ?

Malgré la crise économique, les Belges devraient se montrer solidaires avec les survivants du double séisme survenu en Turquie et en Syrie. D’une extrême violence, celui-ci a tué plus de 21.000 personnes dans l’une des pires catastrophes survenues dans la région depuis un siècle. Les besoins des survivants, confrontés au froid glacial et souvent obligés de survivre à l’extérieur, sont gigantesques.

Olivier Luminet, professeur en psychologie des émotions à l’UCLouvain et directeur de recherche au FNRS (Fonds de la Recherche Scientifique) explique pourquoi les tremblements de terre nous touchent particulièrement.

« Au niveau individuel, les tremblements de terre sont particuliers, c’est une situation où il y a nécessairement une empathie totale avec les populations qui sont victimes, quel que soit l’endroit où elles se trouvent, car ils révèlent notre fragilité d’humains par rapport à la nature, que ce soit un tsunami, un volcan en éruption ou un tremblement de terre », explique-t-il. Entièrement naturels et ayant toujours existé, les séismes n’ont en effet aucun rapport avec le réchauffement climatique, par exemple.

Le professeur évoque le cas du tsunami qui s’était produit au large de l’île indonésienne de Sumatra le 26 décembre 2004 et qui avait tué plus de 220 000 personnes. « Les organisations caritatives avaient reçu trop d’argent, ne savaient plus quoi en faire tant les gens avaient donné spontanément. Ici, les individus vont passer outre les tensions politiques avec la Turquie et la Syrie, et garder à l’esprit que ce sont des humains comme nous qui ont été victimes d’une catastrophe naturelle. Si pareille catastrophe se produisait ici, nous serions dans le même état et le même besoin », déclare-t-il.

Selon Olivier Luminet, les images qui montrent les êtres plus fragiles, tels que les enfants, renforcent encore cette empathie, cette volonté d’aider. « C’est cette notion de victime innocente qui va déclencher cet effet d’empathie aussi fort », souligne-t-il.

Déjà près de 280 000 euros récoltés

Les montants déjà récoltés par les organisations humanitaires semblent lui donner raison. Le Consortium 12-12 a regroupé les initiatives de ses membres après un tour de table. Les organisations membres répondent positivement aux premiers dons au profit des victimes des récents tremblements de terre. Aucun appel aux dons conjoint n’a cependant été lancé jusqu’à présent.

Le Consortium 12-12 unit sept organisations humanitaires qui se coordonnent pour la récolte de fonds en Belgique lors de graves crises ou catastrophes naturelles dans les pays en développement. Il regroupe Oxfam Belgique, Médecins du Monde, la Croix-Rouge de Belgique, Caritas International Belgique, Handicap International, Plan International et l’Unicef.

Oxfam Belgique a déjà récolté près de 90.000 euros et Caritas près 60.000 euros depuis mercredi. « Un bon résultat », commente le porte-parole, qui espère que « les Belges continueront à faire preuve de solidarité, cela sera nécessaire, car c’est une crise humanitaire ».

Médecins du Monde remercie tous les donateurs pour les 130.000 euros récoltés en Belgique auprès de personnes ou d’institutions. Eux aussi « appellent le public à continuer à se mobiliser ». Les autres membres du Consortium n’ont pas encore comptabilisé les dons versés sur leurs comptes.

Plus tôt cette semaine, Caritas International avait demandé de privilégier les dons en argent. « Le but est de récolter un maximum de fonds et de faire parvenir cela le plus rapidement possible aux partenaires pour faire des achats sur place. Cela va plus vite, c’est plus efficace et moins cher. Le message à la population est donc: privilégiez les dons en argent », avait déclaré Sébastien Dechamps coordinateur humanitaire chez Caritas International, à la RTBF.

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