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photo d'illustration © Getty images

Les volaillers français inquiets de la hausse des importations, notamment de Belgique

Le Vif

Les volaillers français, fragilisés par la grippe aviaire et la flambée des coûts de production, se sont inquiétés mercredi de voir les importations de poulets, vendus à des prix plus compétitifs, continuer d’augmenter.

« La France, 2e pays producteur de volailles de l’Union européenne en 2021, devrait passer à la 4e place avec une offre réduite« , en baisse de « 9,7% en 2022« , année marquée par la flambée de l’influenza aviaire hautement pathogène, selon l’interprofession de la volaille de chair, l’Anvol. En 2022, 20 millions de volailles ont été abattues en raison de la grippe aviaire, dont 12 millions de volailles de chair, soit une perte de « 500 millions d’euros » sur le chiffre d’affaires du secteur, a souligné Jean-Michel Schaeffer, président de l’Anvol.

L’interprofession anticipe une baisse de 30% de la production de canards à rôtir, de 18,7% des pintades, 17,7% des dindes et 3,3% des poulets. En parallèle, l’Anvol craint de voir la part des importations de poulets continuer d’augmenter. Au cours des cinq premiers mois de 2022, 49,6% du poulet consommé en France était importé, principalement de Pologne et de Belgique, contre 25% au début des années 2000. « La filière est piégée par l’ouverture des frontières aux poulets ukrainiens », estime Gilles Huttepain, vice-président de l’Anvol, rappelant que l’UE, dont environ 14% de la volaille consommée vient d’Ukraine, a suspendu le 24 juin les droits de douanes pour les poulets venus d’Ukraine.

L’Anvol estime que cette décision ne bénéficie qu’à une seule entreprise, le groupe ukrainien MHP, « coté à la Bourse de Londres et dont le siège social est domicilié à Chypre depuis le début de la guerre« , détaille Gilles Huttepain. « 90% des importations européennes de volailles en provenance d’Ukraine viennent du groupe MHP« , renchérit Yann Nédélec, directeur de l’Anvol, qui redoute la concurrence d’une viande moins chère que la production nationale.

La filière fait face « à une hausse des coûts de production inédite, qui atteint +45 à +50% en deux ans« , souligne-t-il encore. L’interprofession a en particulier constaté 80% de hausse pour le coût de l’alimentation d’un poulet standard entre août 2020 et août 2022, alors que l’alimentation représente plus de 60% du coût de production de la volaille.

Conséquence de ces hausses: le prix de la viande de poulet à la sortie de l’abattoir, par exemple à destination des industries agroalimentaires, a augmenté de « 30 à 35% entre janvier 2020 et juillet 2022« , explique Gilles Huttepain. L’Anvol anticipe une nouvelle hausse – de l’ordre de « 5 à 7% » – des prix de la viande de poulet en France, en raison notamment de la flambée des prix de l’énergie, si le coût de l’alimentation animale ne reflue pas.

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