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A quoi ressemblerait une augmentation de 1,5°C du réchauffement global ?

Le Vif

La COP21 veut agir pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, au lieu de l’objectif précédent de 2°C. Mais cela fera-t-il vraiment la différence ?

La Conférence sur climat à Paris a promis de maintenir le réchauffement climatique « bien en deçà de 2°C« , mais également de « poursuivre ses efforts » pour le limiter à 1,5°C. Quelle différence entre les deux objectifs ?

La limitation à 1,5°C sera au moins deux fois plus difficile que celle à 2°C, écrit Fred Pearce pour « Environment 360 » dans The Guardian. « Cela en vaut-il vraiment la peine ? « , se demande-t-il.

Les scientifiques commencent seulement à se pencher sur le sujet, car avant la COP21, cela paraissait être une impossibilité tant politique que technologique. Comme le disait également un commentaire dans la revue Nature Climate Change la semaine dernière, il y a un « manque d’analyses scientifiques  » sur les conséquences que pourrait avoir l’objectif de 1,5°C.

Selon les premiers résultats de recherches disponibles sur le sujet, la différence ne se mesurerait pas vraiment sur les températures et serait négligeable. Mais cela pourrait avoir un grand effet sur la probabilité des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les inondations, les sécheresses, les tempêtes ou encore les canicules. En effet, ces épisodes météo se dérouleraient deux fois plus régulièrement avec 1,5°C, ce qui est déjà beaucoup. Mais il faudrait encore doubler une fois le chiffre obtenu si l’on passe de 1,5 à 2°C, selon une étude.

Une meilleure option

Pour un chercheur de l’Institute for Climate Impact Research de Potsdam, aller de 1,5 à 2 °C « marque la différence entre des événements à la limite la plus haute par rapport à la situation actuelle, et un nouveau régime climatique, en particulier dans les régions tropicales« . Avec deux degrés, certaines régions du monde (sud-ouest de l’Asie, golfe Persique,…) pourraient devenir inhabitables. L’écosystème en souffrirait également. Selon certaines estimations, lutter contre le réchauffement climatique à hauteur de 1,5°C pourrait, en revanche, être suffisant pour empêcher la formation d’un Arctique sans glace en été, pour sauver la forêt amazonienne ou encore pour préserver certaines régions côtières de l’inondation.

Dans l’ensemble, cela paraît être une meilleure option, même si d’autres chercheurs s’accordent à dire qu’il est déjà trop tard : « le monde politique a tergiversé pendant trop longtemps et doit maintenant se préparer aux conséquences« , confirme David Victor, de l’université de San Diego.

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