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Recyclage des déchets et de l’eau: comment l’Etat pourrait aller plus loin que les initiatives individuelles

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Production, mobilité, alimentation… la sobriété s’invite partout. Dans la gestion des déchets et de l’eau, l’Etat a aussi un rôle à jouer.

Il y a la foultitude de trucs connus: prendre une courte douche au lieu d’un bain, opter pour une gourde, éviter les emballages en plastique et préférer le vrac… Les pouvoirs publics pourraient en ajouter d’autres grâce à de judicieuses politiques. Par exemple, soutenir la lutte multiforme contre le gaspillage et le tout-aux-déchets: récupération des invendus alimentaires, lancement de ressourceries, de repair cafés, de frigos collectifs, collectes, tri accru et valorisation de tous les déchets…

Les gouvernements pourraient imposer, dans les nouvelles constructions et tous les bâtiments publics, la récupération des eaux de pluie mais aussi des douches, lavabos ou lave-vaisselle, qui, après filtrage, pourraient alimenter les chasses d’eau des toilettes. Chacune requiert entre cinq et dix litres d’eau «propre» actuellement. Autre astuce: équiper les douches d’un pommeau dont la couleur change en fonction de la quantité d’eau consommée.

Toujours en matière d’eau, la carafe pourrait être proposée gratuitement dans les restaurants, comme c’est le cas en France ou en Italie. Quelque six cents lieux le font déjà en Belgique (voir l’application Free Tap Water). Une directive européenne en ce sens est dans les cartons depuis plusieurs années. Plus anecdotique mais néanmoins judicieuse, la récupération de l’eau de pluie qui ruisselle sur les pare-brise afin de remplir le réservoir du lave-glace. Le constructeur Ford a mis un prototype à l’essai. Avec 282 millions de voitures en Europe, ce système, s’il était imposé aux constructeurs, permettrait d’économiser 5,5 milliards de litres par an.

Plan ambitieux

Des programmateurs électriques devraient aussi être installés dans tous les lieux publics, de manière à couper dès que possible les appareils inutiles. Les enseignes lumineuses pourraient être interdites de fonctionnement la nuit et le nombre d’écrans publicitaires lumineux dans les rues, réduit. De son côté, l’Europe prévoit pour 2024 un plan ambitieux pour l’économie circulaire: à l’avenir, la production devra respecter des critères stricts en matière d’efficacité énergétique, de durabilité, de réparabilité. L’empreinte écologique des produits en tous genres sera aussi examinée à la loupe, assure la Commission – leur conception détermine jusqu’à 80% de leur impact environnemental.

Enfin, un label de localité pourrait être imaginé, notamment pour les restaurants. Il serait fonction de l’appui qu’ils apportent à l’économie locale: volume des achats réalisés chez des producteurs du cru et nombre de fournisseurs locaux, notamment. Des subventions publiques pourraient même être liées à cet indice de localité, également applicable à d’autres acteurs économiques.

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