Carte blanche

Endométriose : les pouvoirs publics sont-ils réellement engagés pour la cause?

Lutter contre l’endométriose, ça fait bien sur l’Instagram d’un politique. De la poudre aux yeux, selon l’ASBL Toi Mon Endo, à l’origine de cette carte blanche.

C’est 160 années après la découverte de la maladie de l’endométriose qu’une association belge nommée “Toi Mon Endo” est fondée et deviendra la seule association active et experte en endométriose en Belgique. Il aura donc fallu attendre 161 années et beaucoup de lobbying auprès des partis pour que les Parlements belge décident d’enfin s’emparer de la question de la prise en charge de cette maladie qui touche au moins 200.000 femmes en Belgique (en parallèle, le cancer de la prostate touche environ 10.000 hommes par an en Belgique et est reconnu, recherché. Son dépistage est remboursé et le traitement adapté).

Mais la question à se poser est pourquoi cet engouement soudain de la part de tous les partis politiques? Pourquoi y’a-t-il eu une bataille informelle et cachée pour savoir quel parti déposera la première proposition de résolution au Parlement fédéral?

Éveiller les consciences

La force des réseaux sociaux peut être très puissante, encore plus lorsque le public cible est composé de plus de 200.000 femmes dont leur vie sociale et professionnelle ont été sacrifiées à cause de la banalisation médicale et gouvernementale vécues depuis toujours. C’est donc à coup de likes, de commentaires et de partages que nous avons su éveiller les consciences politiques à propos de l’endométriose et que des adoptions de résolutions ont été votées à l’unanimité dans différents parlements. Victoire!!

Mais… victoire pour qui au final? Pour les femmes atteintes d’endométriose et représentées par l’ASBL ou pour les politiques et leur campagne en vue des prochaines élections?

De la poudre aux yeux pour l’association, exploitée. Des budgets permettent de verser 6 mois de salaire pour un projet de 12 mois avec en bonus un retard de paiement de 3 mois. Une Avant-Première nationale subsidiée par Madame la Ministre-Présidente de la COCOF, Barbara Trachte, qui tiendra un discours le soir de l’événement devant près de 400 personnes mais dont le paiement n’est toujours pas arrivé et ce 63 jours après l’évènement.

A l’heure actuelle, ce sont donc les revenus des jobs étudiants de la fondatrice de l’asbl qui ont payé les factures initialement destinées à la COCOF et ce malgré les multiples mails de rappel qui ont juste fini par être ignorés.

Associations exploitées

Ou pour les politiques qui se verront remerciés et nommés partout et qui partageront des stories et publications sur les réseaux sociaux respectifs afin d’avoir la plus belle vitrine possible? Est-ce aux citoyens (et donc aux associations) d’être au service du politique ou du politique d’être au service du citoyen?

Est-ce que les associations sont exploitées par les pouvoirs publics pour leur créer la plus belles des campagnes politique possible en vue des prochaines élections? Ces comportements exploitent et épuisent le militantisme des membres d’associations : on demande des actes concrets, pas des paroles et des publications Instagram.

Toi Mon Endo ASBL

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