Xi Jinping, à la tribune du xixe congrès du Parti communiste, a défendu " le socialisme aux caractéristiques chinoises ". © ANDY WONG/ISOPIX

Xi Jinping et l’avenir de la Chine

 » Certains attendaient Gorbatchev, c’est un Poutine chinois qui a émergé « . Détrompant ceux qui se berçaient d’illusions sur le nouveau leader chinois à son avènement en 2013, François Bougon, auteur de Dans la tête de Xi Jinping (Solin/Actes Sud, 224 p.), précise d’emblée l’ambition du président de la République populaire de Chine : restaurer la puissance du pays tout en confortant la domination du Parti communiste. Car c’est bien le spectre de l’effondrement de l’URSS qui hante les pensées de Xi Jinping. Pour éviter cette issue, le secrétaire général du PCC renoue avec le  » gouvernement par la peur et la contrainte « . Il vante les bienfaits de  » la solide méritocratie de Pékin « , dont il serait le parfait exemple, contre  » la fragile oligarchie de Washington ou de Londres « . Ce  » rêve chinois  » d’hégémonie économique et idéologique sur le monde passe aussi par l’autocritique, via notamment la lutte contre la corruption, et par un retour à  » la pure orthodoxie historique  » et  » aux formes de contrôle les plus éculées  » de la population. Xi Jinping, qui sera reconduit pour un nouveau mandat à l’occasion du congrès du Parti communiste, qui se tient actuellement à Pékin, ne sera donc pas l’homme de l’ouverture démocratique, pronostique le chef adjoint du service international du Monde. Les lois ancestrales de la Chine, ravivées notamment par le retour en grâce du confucianisme, lui servent ainsi à justifier un particularisme national. L’histoire des dynasties chinoises le lui a enseigné : la prospérité ne préserve pas des révolutions. Un essai passionnant sur l’avenir de la prochaine première puissance mondiale.

Gérald Papy

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