Waterloo, quartier par quartier

Aux portes de la Région bruxelloise, Waterloo étouffe sous la pression du trafic automobile. La commune se distingue aussi par un nombre de seniors en hausse vertigineuse. Mais chaque quartier a ses spécificités. Le Vif/L’Express a conçu, avec l’UCL, ce petit atlas afin de mieux connaître la cité du lion.

Les  » Waterlootis « , les autochtones du coin, vous diront que leur commune compte, en tout et pour tout, quatre quartiers : le Centre, le Faubourg, Chenois et Joli-bois-Mont- St-Jean. Des secteurs comme les domaines d’Argenteuil et de Fichermont (communauté religieuse), ou encore le célèbre champ de bataille et les abords du ring, peu habités, ne peuvent être considérés comme des  » quartiers « .

Néanmoins, le Groupe d’étude et de démographie appliquée (GéDAP) de l’UCL, qui a conçu pour Le Vif/L’Express les cartes, a subdivisé Waterloo en 21 entités, déterminées en fonction de spécificités statistiques et morphologiques (1). Chaque quartier a ses atouts et ses faiblesses, ses habitudes de vie et son profil social.

Connu dans le monde entier pour la grande bataille qui, en 1815, a changé la face de l’Europe, Waterloo compte aujourd’hui 29 000 habitants, dont près de 6 000 étrangers originaires de 114 pays. Dans le Centre, entre la rue de la Station, la chaussée de Bruxelles et la Drève Richelle, se situe l’essentiel de l’activité commerciale de la commune. Toute l’administration s’y trouve aussi, de même qu’un complexe sportif jugé par les autorités trop encombrant pour cause de difficultés de stationnement. Les logements du Centre sont, le plus souvent, des immeubles à appartements de 3 ou 4 étages. L’âge moyen de la population du quartier est élevé. Waterloo est d’ailleurs l’une des communes du Brabant wallon qui se distingue en cette matière. Au cours des dix dernières années, le nombre de seniors a augmenté de 10 % !

Plus cossu, le Faubourg, au nord de la commune, concentre la plupart des grosses villas.  » On y trouve des familles aisées, arrivées en général dans les années 1970, constate Yves Vander Cruysen, 1er échevin en charge, notamment, de l’Urbanisme et de la Culture. Très peu de 20-35 ans habitent ce quartier financièrement peu accessible. En outre, bon nombre de seniors quittent le Faubourg pour acheter un bel appartement dans le Centre, plus proche des commerces. « 

A l’ouest, le quartier plein de charme du Chenois est le  » village  » de Waterloo.  » Rajeunie et embellie, cette ancienne zone populeuse et sinistrée de la commune est devenue un quartier prisé par des  » bobos  » plus bourgeois que bohème, à l’instar de Boitsfort, à Bruxelles « , signale Yves Vander Cruysen. Enfin, au sud, Joli-bois-Mont-St-Jean est un quartier de lotissements.

C’est au cours des années 1960 et au début de la décennie suivante que Waterloo, commune périurbai- ne de la Région bruxelloise, comme disent les démographes, a connu son rythme de croissance de la population le plus élevé. Depuis, les taux ont régulièrement diminué pour se situer aujourd’hui au niveau de la moyenne régionale.

 » C’est donc une commune de périurbanisation assez ancienne, note le Pr Thierry Eggerickx, du GéDAP. Les soldes migratoires par groupe d’âge indiquent que Waterloo attire surtout la tranche des 30-44 ans, des familles avec petits enfants, et reste peu accessible aux 20-29 ans. Ce profil migratoire n’a quasiment pas évolué depuis le début des années 1990. « 

(1) Les cartes, conçues par Jean-Paul Sanderson, de l’UCL, reprennent des données de la Direction générale de la statistique et de l’information économique (DGSIE), l’ancien Institut national de statistique (INS). Elles ont été réalisées dans le cadre du projet Cytise-Quartier de la Région wallonne.

O.R.

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