Visiter Nivelles, pour y voir quoi ?

En 2011, plus de 124 000 personnes ont visité Nivelles. La cité brabançonne tente de développer un pôle touristique, principalement grâce à la présence de sa collégiale. L’inauguration récente de la Grand-Place est censée booster le développement du tourisme. Plus facile à dire qu’à faire…

Les Nivellois en parlent encore. Le samedi 10 septembre 2011, Nivelles inaugurait en grande pompe sa nouvelle Grand-Place, avec un spectacle son et lumière qui marqua les esprits. Le dénouement de trois ans de travaux pour rendre l’endroit (presque) piétonnier, y intégrer des jets d’eau et une large bande d’espaces verts. Objectif : permettre aux habitants de se réapproprier les lieux, mais aussi favoriser le tourisme.

Nivelles, haut lieu touristique de Wallonie ? La Ville ne s’impose peut-être pas d’emblée lorsqu’il s’agit de déterminer la destination de sa prochaine escapade. Elle possède pourtant quelques atouts qu’elle tente de mettre en avant depuis plusieurs années et que la rénovation de la Grand-Place devrait davantage valoriser.

Soyons clairs : si vous avez moins de 55 ans et/ou que vous n’êtes pas adepte des excursions en car, sans doute n’avez-vous jamais visité la cité.  » Notre principal public, ce sont les médiors [NDLR comprenez : les personnes nées entre 1940 et 1955] et les seniors, souligne Yves-Henri Feltz, directeur de la maison du tourisme du Roman Païs. Car la principale attraction de la commune, la collégiale, attire plus difficilement les jeunes… « 

Ce  » monstre de pierre situé au c£ur de la Grand-Place « , pour reprendre la description de la guide de l’Office du tourisme Jeannine Sabatini, est la seule église romane de son époque (1046) à résister au temps. Elle attire chaque année son lot de curieux : 6 297 en 2011 (un chiffre qui ne comprend par les entrées individuelles, plus difficilement mesurables).  » Le problème, reprend Yves-Henri Feltz, c’est que ce produit d’appel n’est pas renouvelable. Quand on l’a visité une fois, on ne revient plus nécessairement. « 

Résultat : le tourisme local ne connaîtra sans doute jamais de progression faramineuse, quels que soient les efforts fournis. D’autant que deux instances sont chargées de collaborer sur un seul terrain touristique restreint : l’office du Roman Païs, fondé en 2002, et l’Office du tourisme de la ville, qui existe depuis 50 ans.  » Deux structures qui parfois collaborent, beaucoup s’entrechoquent « , reconnaît le directeur.  » Nous avons des objectifs différents : nous, nous essayons de garder les touristes en ville, alors que le Roman Païs veut au contraire les faire sortir dans les communes voisines « , ajoute Jeannine Sabatini. Electrique, le climat touristique nivellois…

Le développement est aussi freiné par l’absence d’hébergements. L’unique hôtel de la région, un Ibis Styles qui ouvrira ses portes en novembre prochain, s’adressera essentiellement à une clientèle d’affaires. Quant aux quelques gîtes et chambres d’hôtes, eux aussi sont principalement occupés par des personnes venues faire du business dans la région.  » Conséquence : le tarif des nuitées est vraiment devenu très élevé et rebute les touristes potentiels « , explique Yves-Henri Feltz.  » Nivelles ne deviendra sans doute jamais un endroit où l’on vient passer le week-end « , enchaîne Jeannine Sabatini.

Cela n’empêche pas les deux instances de partager quelques objectifs communs : valoriser les vieux quartiers pittoresques de la Ville, son parc classé de la Dodaine, son carnaval, son marché de Noël… En 2011, plus de 124 000 visiteurs (toutes manifestations confondues) ont découvert la ville.  » Notre principal défi, pour le futur, sera d’attirer un nouveau public, note le directeur. Et finalement, pour cela, notre principal atout est peut-être… la tarte al djote ! « 

MÉLANIE GEELKENS

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