Victor Hugo, le retour

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Expositions, lectures, spectacle au pied de la Butte, conférences : l’hommage au célèbre écrivain sera multiple et protéiforme en cette année de commémoration.

C’est ce qui s’appelle prendre la balle au bond. Le 30 juin 2011, à 8 h 30 précisément, cela fera exactement 150 ans que Victor Hugo achevait Les Misérables, l’un de ses plus grands romans,  » un jour de kermesse à Mont-Saint-Jean « , comme il le confia lui-même. Forte de cette anecdote historique, Waterloo a donc décidé de mettre les petits plats dans les grands, avant même les Français qui s’appuieront sur la date de parution de l’ouvrage (mai 1862) pour y aller de leur hommage.  » Hugo a séjourné deux mois à Mont-Saint-Jean, le long de la chaussée de Bruxelles. C’est un patrimoine qu’on se réapproprie et que la population belge doit pouvoir se réapproprier. N’oublions pas que Les Misérables, où l’on parle notamment de la bataille de Waterloo, a été publié par une maison d’édition belge, Lacroix et Verboeck « , explique Yves Vander Cruysen, échevin de la Culture à Waterloo. Lequel n’en fait pas mystère : la mise en place d’un dispositif d’une telle importance, mêlant diverses formes d’événements culturels et commémoratifs, tombe assez bien dans le calendrier un peu chahuté du mémorial de la bataille (voir encadré).  » On est tellement en retard par rapport à ce mémorial que, depuis deux ans, j’essaie de multiplier les événements pour faire patienter le public.  »

Une expo et un spectacle

Concrètement, le bal a démarré le 7 avril dernier par une lecture des Misérables à l’Espace Bernier. Mais entre expositions, conférences, concours d’écriture et autres partages gastronomiques, le menu proposé dans la commune sera essentiellement basé sur deux grands événements. Le premier sera tenu du 30 juin au 30 septembre : le musée Wellington (qui a par ailleurs reçu ses permis pour être adapté aux normes de l’accueil touristique et culturel moderne) accueillera durant cette période la bien-nommée exposition  » Les Misérables, 150 ans à Waterloo « .  » Certains documents sortiront pour la première fois de France, et le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui devait donner son accord, l’a fait de très bonne grâce, poursuit Yves Vander Cruysen. Nous aurons notamment le tapuscrit du roman corrigé directement de la main d’Hugo, sans compter des dessins originaux, des gravures ou des objets personnels de l’écrivain.  »

L’autre grand rendez-vous sera le spectacle d’une heure quarante-cinq en plein air, avec la version théâtrale et adaptée des Misérables, du 6 au 17 septembre, au pied de la butte du Lion. La réalisation de cette ample pièce a été confiée à DEL Diffusion, à qui l’on doit notamment les spectacles d’été à Villers-la-Ville. En 2002, les ruines de l’abbaye avaient d’ailleurs déjà accueilli des représentations des Misérables, et ce sera, cette fois-ci encore, le comédien Pascal Racan qui endossera le rôle clé de Jean Valjean.

Dans le florilège des festivités qui accompagneront donc les 150 ans du roman, une autre exposition, plus modeste celle-là, devrait valoir le déplacement dans les parages du Lion. De la mi-septembre à la mi-novembre, l’Espace Bernier prêtera ses murs à l’événement  » Les Misérables, par le petit bout de la lorgnette « , qui s’attachera à dépeindre l’influence du roman sur la vie quotidienne, au travers de caricatures, de timbres, d’objets promotionnels ou encore d’adaptations théâtrales. Une manière aussi de boucler la boucle d’une année, où Javert, Thénardier, Fantine, Cosette, Gavroche et Jean Valjean devraient être largement brandis, peut-être de manière un peu opportuniste, comme les plus valeureux des emblèmes de la commune.

GUY VERSTRAETEN

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