VÉRONIQUE HALLOIN (FNRS) ET MICHEL HELBIG DE BALZAC (EDORA ET WAGRAM)

Ils nous reçoivent dans le lumineux bureau de Véronique Halloin. L’un ne souhaitait pas répondre à notre sollicitation, l’autre ne voyait aucun souci à jouer le jeu. L’un des deux a cédé finalement. Lequel ? On l’ignore. Véronique Halloin, 50 ans, est secrétaire générale du Fonds de la recherche scientifique depuis 2008, ancien vice-recteur de l’ULB. Lui, Michel Helbig de Balzac, 60 ans, est actif dans l’éolien en mer (via son entreprise Wagram Invest) et dans des sociétés de nouvelles technologies dont un tiers furent des spin-off universitaires. Il est également président d’Edora (Fédération belge des énergies renouvelables).

Regard franc, ton amical, il attaque :  » Je ne pense pas que nous puissions être qualifiés de couple de pouvoir. Nous ne sommes pas au coeur des décisions. En revanche, j’admets que vous nous prêtiez de l’influence, puisque nous côtoyons l’un et l’autre les décideurs.  » Michel Helbig défend ainsi les intérêts de l’énergie renouvelable auprès des politiques, Véronique Halloin pèse sur la politique scientifique. Et pour l’anecdote, ils épinglent qu’ils relèvent du même ministre : Jean-Marc Nollet. Certains y avaient vu un conflit potentiel. Il concernait alors des mandats d’administrateur détenus par Véronique Halloin dans les sociétés privées de son mari, dont les activités auraient un lien avec la recherche appliquée. Depuis, elle a préféré les abandonner.  » C’est du fantasme ! Je n’ai aucun rôle en tant qu’arbitre des demandes de crédits entre les universités. Au FNRS, celui qui dispose de ce pouvoir, c’est le conseil d’administration « , explique Véronique Halloin. Cependant, sa vie ne se conjugue pas sans Michel Helbig de Balzac, et réciproquement.

D’égal niveau, ils forment un couple dont la caractéristique est  » l’effet d’émulation « .  » On s’aide et on se conseille dans les épreuves « , déclare Michel Helbig de Balzac. Ils font aussi réseau commun et ne négligent aucun cercle de pouvoir. Alors que son mari apparaît parfois comme un prince consort dans ses relations, Véronique Halloin devient une force d’influence au service du FNRS lorsqu’elle escorte son époux sur son terrain.  » Quand j’accompagne mon mari dans les milieux économiques, j’en profite toujours pour y diffuser une image positive de la recherche. Nous bénéficions des réseaux de l’un et l’autre, nos réseaux sont ainsi démultipliés, mais ce n’est pas de façon consciente, intéressée.  » Chez eux, reconnaissent-ils,  » 1+1 fait plus que 2 « .

Le couple compte aussi sur son entregent. Il aime recevoir à la maison. Autour de la table, des personnes de tous les horizons.  » J’aime la diversité, le mélange de gens différents et ouverts « , souligne Michel Helbig de Balzac. La seule coupure qu’il s’autorise est la voile. Il possède son bateau, sur lequel les proches sont conviés (parmi lesquels Didier Bellens).  » Notre voilier est le seul lieu où nous devons gérer l’épreuve du pouvoir. Nous y avons défini nos pouvoirs mutuels : je suis capitaine à la voile et Michel au moteur « , s’amuse Véronique Halloin.

S.G.

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