Verhofstadt,  » Numero uno « 

Après avoir loupé à trois reprises le rôle de chef du gouvernement, Guy Verhofstadt l’a enfin décroché, au lendemain des élections législatives de 1999. La consécration pour cet homme  » né pour être premier « , dont deux confrères décrivent l’itinéraire

Numero uno. Guy Verhofstadt, itinéraire d’un Premier. Editions Racine, 314 p., février 2003.

A l’époque où il courait en culottes courtes, il voulait déjà être premier en tout. Et adorait l’idée que cela se sache. A peine sorti de l’université, il ambitionne d’exister sur la scène publique et se lance donc très logiquement en politique. Dans un coin de la tête, qu’il a bien faite, voilà que s’insinue, presque instantanément, l’obsession de devenir Premier ministre. Trop vite, trop fort ? Le champion, que quelques mentors libéraux flamands bichonnent comme un cheval de course, se mue en un jeune loup gaffeur, hargneux et méprisant. C’est, en partie au moins, à cause de l’exaspération suscitée par Guy Verhofstadt au sein du gouvernement Martens-Gol (de 1985 à 1987), où il exerçait les fonctions de ministre du Budget et de vice-Premier (à 33 ans !), que les libéraux seront refoulés dans l’opposition. Ils y croupiront durant douze longues années…

Son obsession, après ce premier coup dur ? Profiter de l’éloignement forcé du pouvoir – qu’il espère passager – pour rendre superbe et panache à son parti, en faire la première formation politique du pays et, par conséquent, le rendre à nouveau très vite incontournable. Pour ce faire, il faut ratisser large. Tous les moyens sont bons : Verhofstadt songe même à attirer Gerolf Annemans, l’une des figures de proue du Vlaams Blok. Ensuite, il écrit le Manifeste citoyen, censé faire souffler un vent frais sur une Belgique structurée en  » piliers  » qu’il juge sclérosants. La grande victoire électorale, croit-il, est à portée de main. Mais en 1995, au lendemain des législatives, c’est la déception. Et le début d’une longue traversée du désert. Mais Verhofstadt s’est relevé, et le voilà finalement, depuis 1999, le Premier ministre d’une coalition  » laïque  » inédite, ce qu’il rêve de rester après le scrutin de mai prochain.

Cet itinéraire très particulier ainsi que l’homme, ses passions, ses proches, ses rêves font désormais l’objet d’une biographie écrite par deux confrères de la presse écrite – l’un francophone, l’autre néerlandophone -, au terme d’un long et minutieux travail d’enquête.

I. Ph.

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