Emeutes à Bruxelles : un saccage gratuit. © NICOLAS MAETERLINCK/BELGAIMAGE

Vent de violences à Bruxelles : le résultat du laxisme et du communautarisme d’une certaine gauche ?

Après les attentats du 22 mars 2016, la presse internationale avait les yeux braqués sur notre capitale. Bruxelles avait alors été rebaptisée  » plaque tournante du djihadisme  » ou  » Molenbeekistan « . Les deux émeutes qu’a connues la ville en à peine quelques jours ne vont rien arranger pour sauver l’image de la capitale de l’Europe.

Il faut avouer que les images sont extrêmement choquantes : des centaines de jeunes cassent, brûlent, blessent, saccagent… gratuitement et sans aucune raison. Ces images ne font que confirmer le constat de Daniel Ducarme en 2002 :  » La politique d’intégration est un échec dans notre pays.  »

A l’époque, le simple fait de prononcer cette vérité lui a valu les remontrances de toute la caste de la gauche bien-pensante. La même que celle qui cherche des excuses sociales au terrorisme. La même qui pense que c’est la police qui trouble l’ordre public et non les casseurs. La même qui soutient une BD sur Ali Aarrass, mais qui reste silencieuse face aux attaques contre notre force de sécurité. La même qui manifeste en 2010 pour libérer Oussama Atar (dont trois députés) aux cris de  » racisme d’Etat  » et qui n’a même pas la décence de s’en excuser. La même qui défend les accommodements raisonnables dans les piscines. La même qui nie le génocide arménien sans la moindre sanction. La même qui vouait un culte à Tariq Ramadan malgré les avertissements et certaines de ses déclarations choquantes. La même qui vous accuse de racisme dès que vous osez plaider, comme l’écrasante majorité des Belges, pour une immigration choisie et non subie. La même qui est contre le fait que des commerçants et les CPAS dénoncent des comportements suspects ou dangereux. La même qui critique les mesures prises contre le terrorisme islamiste. La même qui tapait sur le journaliste de Libération Jean Quatremer dès qu’il osait dire tout haut des vérités dures à entendre. Et on pourrait continuer les exemples par dizaines. Le directeur de Charlie Hebdo, Riss, emploierait des mots encore plus durs en parlant des  » islamo-gauchistes qui sont tellement démagogiques qu’ils en perdent toute crédibilité « .

Vent de violences à Bruxelles : le résultat du laxisme et du communautarisme d'une certaine gauche ?
© PATRICK LEFEVRE/BELGA

Cet échec de l’intégration à Bruxelles, cette jeunesse désoeuvrée et abandonnée, le fossé qui se crée toujours plus entre le nord et le sud de Bruxelles, ou ces quartiers qui deviennent presque des zones de non-droit, ne sont pas la faute des immigrés. C’est, au contraire, le résultat de nos compromissions et de nos lâchetés. Lâcheté d’une certaine gauche, type Moureaux qui avant de devenir bourgmestre faisait des tracts promettant de limiter l’immigration, mais qui a ensuite communautarisé comme personne sa commune et qui a, au final, été dépassé par sa créature. Cette gauche qui a trahi son électorat populaire pour le remplacer par un électorat issu de l’immigration par simple calcul électoral. Lâcheté aussi de la droite francophone qui n’a jamais été ferme dans ses positions sur l’intégration, sur le droit de vote aux élections locales, sur le mérite et le travail à l’école, cette droite qui baissait les yeux, qui se laissait dicter sa conduite par l’opinion dominante ou médiatique et non celle de ses électeurs. Lâcheté tant de la droite et de la gauche qui n’ont pas réussi à donner de l’espoir à des jeunes en quête d’idéal et de réussite. Il faudrait mettre beaucoup plus en avant tous ces jeunes qui ont travaillé dur pour arriver justement à s’intégrer correctement. Tous ceux qui sont partis du bas de l’échelle, qui ont été éduqués dans le respect du mérite et de l’effort et qui sont, aujourd’hui, bien insérés dans la société ou occupent de brillantes fonctions.

ETIENNE DUJARDIN, JURISTE ET CHRONIQUEUR
ETIENNE DUJARDIN, JURISTE ET CHRONIQUEUR

En Belgique francophone, et c’est très curieux, il n’y a pas de gauche tendance Manuel Valls, ni de droite tendance Nicolas Sarkozy. Le débat intellectuel, médiatique, politique était jusque récemment totalement phagocyté par cette gauche majoritaire dans le débat, mais minoritaire dans la population sur ces différents thèmes. Il y a pourtant un énorme enjeu pour les partis politiques sur ces questions. Dans chaque enquête d’opinion, les questions de sécurité, d’immigration, d’intégration, d’identité, reviennent en tête des préoccupations des citoyens. On sent d’ailleurs que du côté flamand, ils seront prioritaires sur le communautaire. La grande enquête  » Noir, Jaune, Blues  » réalisée pour Le Soir et la RTBF a secoué le monde politique et médiatique qui ne s’attendait pas à de tels résultats. 63 % des sondés déclarent avoir peur de l’afflux des réfugiés et 77 % déclarent ne plus se sentir chez eux comme avant. Ces chiffres doivent faire réagir le politique. Nous ne pensons pas comme certains politiques qu’il faille établir  » un nouveau pacte citoyen « , ni mettre en place une énième commission, ou augmenter une nouvelle fois les subsides pour certains quartiers sans aucun changement au final. Faire de la politique  » autrement  » pourrait finalement être assez simple… à savoir : écouter l’avis du peuple belge et agir en conséquence.

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