Vélo électrique

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Même s’ils ont le vent en poupe, les vélos à assistance électrique ne pullulent pas dans les rues des grandes villes. Leur prix et leur poids ne plaident pas en leur faveur…

Ces chiffres font craindre l’apocalypse : d’ici à 2030, la vitesse de circulation moyenne sur le réseau routier belge diminuera de 31 % aux heures de pointe et de 17 % aux heures creuses, selon les calculs du Bureau du Plan. Paradoxalement, les Belges utiliseront de plus en plus leur voiture en solo (de 52 % à 58 %) tant le covoiturage deviendra impossible du fait… des embouteillages ! Le train deviendra légèrement plus populaire (de 6 à 8 %) tandis que la marche à pied et le vélo conserveront, sans plus, leurs adeptes (2 %).

A moins que le vélo à assistance électrique (VAE) ne vienne bouleverser ces sinistres perspectives. Pour l’instant, il se fait rare dans les rues. En Belgique, il s’en serait vendu entre 6 000 et 8 000 l’an dernier alors que 500 000 bicyclettes classiques ont trouvé un nouvel acquéreur dans le même temps. Aux Pays-Bas, en revanche, on a enregistré 120 000 ventes de vélos électriques et 1,5 million de ventes de vélos classiques !

 » L’obstacle essentiel à l’acquisition d’un vélo à assistance électrique reste son prix, compris entre 1 000 et 2 900 euros, souligne Daniel Labour, le président de Federvelo. Si un incitant fiscal était mis en place par le gouvernement, les consommateurs hésiteraient sans doute moins.  » Les prix ont néanmoins déjà reculé, ces dernières années.  » Mais tant que ces deux-roues se vendront à ce prix-là, il ne faut pas s’attendre à ce que leurs ventes augmentent massivement « , commente Julio Sanchez, permanent au Gracq (Groupe de recherche et d’action des cyclistes quotidiens).

Les VAE n’en conservent pas moins de solides avantages, notamment pour les personnes à mobilité réduite, pour les plus âgés et pour ceux qui ne peuvent se permettre d’arriver en sueur à destination. Il ne vous dispense pas de pédaler mais le coup de pouce qu’il procure en côte et au démarrage est appréciable. En Belgique, leur vitesse de circulation est limitée à 25 kilomètres-heure. Au-delà, l’assistance électrique se coupe automatiquement. Les vélos à assistance électrique sont silencieux et peu coûteux à l’usage. Selon les calculs de Provelo, un habitué du VAE qui parcourt 30 kilomètres par jour paiera 5 à 10 euros par an l’électricité dont il aura besoin pour recharger les batteries de sa bicyclette.

Le poids de ce vélo (entre 25 et 30 kilos, soit environ 10 de plus qu’une bicyclette classique) est son principal désavantage. Difficile de le monter à l’étage si on ne dispose pas de garage ou de couloir au rez-de-chaussée pour le ranger !

Sur le marché, on trouve aussi des kits de moteurs électriques, légers, qui coûtent entre 400 et 1 900 euros environ.  » Ces kits permettent aussi aux propriétaires attachés à leur bécane de la conserver « , détaille un marchand.  » Mon objectif est de proposer un produit au plus grand nombre et à un prix abordable, résume Gilles Falisse, inventeur du moteur Mottrix, l’un des moins chers du marché. Cette invention attire vers le vélo des gens qui n’auraient pas franchi le pas sans ce petit coup de pouce électrique. « 

LAURENCE VAN RUYMBEKE

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