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Vanessa Van Durme

Créé il y a dix ans par Alain Platel et Frank Van Laecke sur une idée de Vanessa Van Durme, Gardenia a repris la route pour une ultime tournée passant prochainement par Namur. En une décennie, force est de constater que ce témoignage chamarré d’artistes transsexuels et travestis est devenu encore plus actuel. Outre les questions liées au genre, Gardenia est aussi une réflexion sur le temps qui passe et sur la manière dont on le transcende.

Qui a eu l’idée de remonter Gardenia?

Je ne sais pas, parce que j’ai été la dernière à qui on l’a proposé. Tout le monde avait déjà dit «oui». J’étais donc obligée d’accepter, bien sûr, et avec plaisir. L’idée vient sans doute du metteur en scène, Frank Van Laecke. Le spectacle a eu un tel succès… Mais après Namur, Amsterdam et encore quelques dates, on arrête pour de bon.

C’est le même spectacle qu’il y a dix ans?

Exactement le même. Sauf qu’il y en a une, Andrea [De Laet], qui n’est plus parmi nous, et on ne l’a pas remplacée.

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis la création de Gardenia?

Il s’est passé beaucoup de choses. J’ai été nommée aux Molières pour mon seul-en-scène, Avant que j’oublie, que j’ai joué 150 fois et pour lequel j’ai remporté le prix du Syndicat de la critique de la meilleure comédienne. Et là, je viens de terminer un long métrage, dans lequel je tiens un second rôle: Les Tortues, de David Lambert, avec entre autres Olivier Gourmet.

Et pour vos partenaires de scène?

Ils ont vieilli, comme moi. Il y a quelques jours, je téléphonais à Gerrit Becker, que je connais depuis trente-cinq ans, et je lui disais que le dernier jour du tournage des Tortues, c’était mon anniversaire. J’ai 74 ans. Lui a trois ans de plus que moi et pour la première fois, il m’a dit: «Je me sens vieux.» Mais on est tous en bonne santé, donc il ne faut pas trop y penser. Alors c’est vrai que cette reprise, c’est aussi une réflexion sur le temps qui passe.

En dix ans, la question des transgenres a pris beaucoup d’ampleur et de visibilité. Vous le ressentez?

Oui, on en parle beaucoup à la télé. J’espère que les choses ont changé, en mieux. Mais vous savez, moi je ne suis pas une combattante. Personnellement, j’ai connu l’enfer, mais c’était il y a tellement longtemps…

Gardenia, 10 ans après, au Théâtre de Namur, les 28 et 29 mai.

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