Valérie Lemercier ne se refuse (toujours) rien

Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Maman du Petit Nicolas au cinéma, fille cachée des Chirac à la scène, la comédienne la plus drôle de sa génération fait feu de tout bois !

Elle incarne la mère du Petit Nicolas dans le film de Laurent Tirard adapté de Sempé et Goscinny. Et elle remonte sur les planches pour une tournée en solo qui la mènera bientôt en Belgique. Valérie Lemercier se multiplie pour notre plus grand plaisir, pareille à elle-même et plus drôle que jamais. Face à Kad Merad, son mari de fiction dans Le Petit Nicolas, la comédienne réussit un personnage de mère à la fois burlesque et touchante. Sur les planches, dans son nouveau spectacle, le thème des rapports de générations seront aussi bien présents.  » Il y a beaucoup de mamans, en effet, certaines méchantes, d’autres gentilles, d’autres carrément abusives. Je joue des enfants, aussi. Dont la fille cachée des Chirac…  »

Elle n’a aucune idée des raisons qui la poussent vers tous ces personnages maternels (dont la maman d’un fils homosexuel dont elle hait le  » fiancé « , et une autre de huit enfants hurlant devant le  » bordel  » qu’est devenu son logis).  » Je me suis rendu compte de ça une fois le spectacle écrit, explique-t-elle, tout est très inconscient dans mon travail : si quelque chose me fait rire, je le garde, sans réfléchir. Et je n’hésite pas à taper sur le même clou si c’est drôle !  »  » Je dois avoir un côté obsessionnel « , lâche celle qui a aimé jouer, dans Le Petit Nicolas,  » une mère à l’ancienne, qui rêve de s’émanciper.  »  » Petite, j’étais très fan du Petit Nicolas, et j’aime toujours les dessins de Sempé, surtout les plus cruels, poursuit Lemercier. Je me rappelle surtout d’un qui m’a fait beaucoup rire et que j’avais accroché dans ma chambre. On y voit un homme et une femme sur une falaise. Observant sa femme de dos, tout au bord, le mari imagine qu’il la pousse dans le vide. Elle, de son côté, imagine qu’il veut la pousser, mais qu’elle se baisse au dernier moment et que c’est lui qui fait la chute fatale…  »

Y croire

Fuyant tout travail psychologique, revendiquant hautement  » le droit au premier degré « , la grande Valérie met en avant une exigence.  » Il faut qu’on puisse croire à un personnage. Après, on peut aller très loin, en faire des caisses, mais il faut toujours qu’il y ait un fond de sincérité.  » Jamais, elle ne prendra de personnage  » difficile à jouer « , tant il est vrai que  » rien n’est pire que de voir les efforts d’un acteur ».  » Moi, je ne veux même pas qu’on voie l’écriture, je ne veux pas qu’on voie le travail !  » poursuit celle qui a toujours refusé que ses spectacles soient filmés, ou que la télévision en explore les coulisses. Un choix vaillant, à l’époque où le marché télé, les DVD font la richesse de ses collègues humoristes.  » La place d’un spectacle, c’est la scène, conclut Valérie Lemercier, c’est entre les spectateurs et moi, une caméra n’y a pas sa place, elle abîmerait les choses… « 

Le Petit Nicolas sort dans les salles belges le mercredi 30 septembre. Valérie Lemercier sera sur scène avec son  » one-woman- show  » les mardi 24 et mercredi 25 novembre au Cirque royal de Bruxelles, et le samedi 12 décembre au Forum de Liège.

LOUIS DANVERS

 » Une caméra n’a pas sa place au théâtre « 

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