Une guerre par procuration?

Le Vif

Depuis la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide et du monde bipolaire avec une Russie affaiblie, les Etats-Unis essaient de dominer le monde au nom de la «démocratie». […] La montée en puissance de la Chine a obligé l’Amérique à rebattre ses cartes. Son centre de gravité s’est déplacé de l’Europe vers le Pacifique. La Russie, humiliée à l’issue de la guerre froide, veut rétablir son statut d’empire. Lentement mais sûrement, elle s’est relevée pour tenter de reprendre sa place de grande puissance, notamment par l’invasion de Ukraine, de facto depuis 2014. C’est donc l’Ukraine, par procuration, qui paie de son sang, aidée par les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, par l’UE et l’Otan, à la botte des Etats-Unis. L’Europe […] aurait dû avoir le courage de s’affranchir des USA à la fin de la guerre froide pour devenir une Europe «puissance» et embrasser cette Russie avec laquelle nous partageons un même continent et une partie de notre histoire. Cela aurait pu faire naître un monde multipolaire (Etats-Unis, Russie, Europe, Chine, Afrique…), gage d’un partage plus équilibré du pouvoir et des ressources mondiales, de stabilité et de sécurité. Un monde monopolaire mène inévitablement à la convoitise, renforçant le sentiment d’injustice et la probabilité de conflits. Mais l’ appétit des Etats-Unis pour dominer le monde ne s’arrête pas là. La récente visite, à la limite de la provocation, de Nancy Pelosi à Taïwan (Le Vif du 11 août) est assez révélatrice à cet égard. Un conflit potentiel entre la Chine et Taïwan pourrait affaiblir la Chine de manière significative et faciliter la dominance des Etats-Unis dans cette partie de l’hémisphère. Cette fois, ce serait Taïwan qui payerait de son sang par procuration.

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