Une douce transformation pour les centres-villes

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

A Braine-l’Alleud comme à Waterloo, on va s’appuyer sur un document général pour redéfinir les grandes lignes urbanistiques à imprimer localement. Mais les degrés d’avancement diffèrent.

C’est pour tout bientôt. Le conseil communal du 2 mai, à Braine-l’Alleud, votera le schéma de structure que lui présentera le collège. Un document imposant qui passera, dès cet instant, à l’enquête publique pour un mois. Façonné sous l’égide des bureaux Cooparch-R.U. et Cifop, le projet se veut l’aboutissement de plusieurs années de réflexion. Pour être plus précis, il s’agit d’un  » instrument de conception et de planification du territoire communal « . Echevine de l’Urbanisme, Marie-Anne Hatert en explique la démarche :  » Ce document part de ce qui existe, forcément. On ne peut pas tout chambouler d’un coup et ne pas tenir compte des rues existantes, par exemple. Mais à partir de là, on essaie de développer les grandes lignes de l’aménagement du territoire pour donner une meilleure visibilité aux différents espaces de la localité. Mieux identifier le centre-ville, notamment, fait partie des objectifs de ce schéma de structure. « 

Parmi les grands projets inscrits, on retrouve la création d’un grand boulevard partant du parc de l’Alliance jusqu’à la chaussée de Tubize, histoire de désengorger la circulation locale.  » Nous en avions largement besoin, parce que le côté sud de Braine-l’Alleud et notamment le pôle hospitalier, qui souhaite se développer à l’avenir pour devenir un hôpital régional important, sont particulièrement mal desservis. Cette nouvelle voirie permettrait aussi de désengorger les rues de Braine qui servent de voies de transit, comme la rue du Tri. Pour ce projet qui longe la ligne de chemin de fer, nous n’avons pas dû réaliser beaucoup d’expropriations « , poursuit Marie-Anne Hatert.

Le schéma de structure communal devrait également confirmer la volonté locale d’identifier des pôles (culturels, scolaires, historiques…) et d’affirmer le côté résidentiel de certains quartiers. Les constructions d’immeubles neufs seront ainsi privilégiées dans le centre-ville au détriment des villages, de façon à ramener des riverains dans la partie centrale de la commune et d’atténuer les problèmes de mobilité. Les immeubles neufs doivent faire la part belle aux appartements spacieux (120 m2) et, pour éviter les soucis de stationnement, proposer deux emplacements de parking en site propre pour les habitants.  » 80 % des appartements de la commune étaient de petite taille. On s’en est rendu compte via un audit. Il y a donc clairement une volonté de la majorité de proposer des appartements plus grands pour ramener des familles dans le centre. Nous voulons aussi maîtriser l’offre : l’appétit parfois féroce des promoteurs nous emmènerait, si on ne le limite pas, à 50 000 habitants très rapidement. Ce que nous ne souhaitons pas. On a peut-être une politique contestée, mais à terme, les gens seront satisfaits, parce qu’on travaille sur la qualité de vie « , lance encore Marie-Anne Hatert. De fait, des voies s’élèvent pour dénoncer cette politique jugée parfois élitiste, mais qui a le mérite d’être clair.

A Waterloo, on a la tête en 2040

Si le schéma de structure brainois donne des lignes directrices pour les prochains mois et années, son alter ego waterlootois se projette dans un avenir à plus long terme. C’est en effet le Waterloo de… 2040 que se propose de modeler le document en préparation. Avant la fin 2011, un appel d’offres devrait être lancé pour déterminer l’auteur de projet, le bureau d’étude qui se chargera de dresser un état des lieux de la commune, en termes de zones fortes, faibles, à potentiel de développement, etc.  » Nous avons pas moins de 832 lots bâtis à Waterloo, avec des règles parfois spécifiques pour les uns et les autres. Il sera donc difficile de faire un schéma de structure classique. Nous devrons trouver des solutions alternatives. Waterloo est une commune qui a grandi et dont l’habitat a sensiblement évolué. Par exemple, les grosses villas construites il y a 50 ans sur des terrains de 50 ou 60 ares sont rasées pour laisser place à de plus petites unités sur 15 ares. La tentation est grande, aussi, de laisser se développer les immeubles à appartements, tout comme de laisser le commerce empiéter sur les quartiers résidentiels. Ce sera ce genre de questions que le schéma de structure devra mettre au clair « , explique l’échevin de l’Urbanisme Yves Vander Cruysen.

Dans les cartons de la commune, on retrouve également un projet de logements moyens sur le site de l’ancienne gendarmerie, en partenariat avec la province : l’ancien bâtiment a été rasé récemment et devrait laisser place à une trentaine de nouveaux logements.

Ça turbine (malgré tout) pour le RER

Si l’action menée par Linkebeek devant le Conseil d’Etat a clairement énervé les deux communes (voire  » révolté  » le bourgmestre Serge Kubla) – la mise en service de la ligne 124 Bruxelles-Nivelles RER serait repoussée à 2019 -, on continue à s’activer à Waterloo et à Braine-l’Alleud pour accueillir au mieux le nouveau réseau ferroviaire.  » L’essentiel des travaux d’élargissement a été effectué et le permis pour la nouvelle gare a été octroyé « , entend-on du côté de Waterloo tandis qu’à Braine de nombreux travaux ont été effectués durant l’année écoulée, notamment au niveau de l’aménagement des ponts :  » Deux des quatre ponts qui doivent être aménagés l’ont été cette année. En premier lieu, le pont courbe sur lequel passent pas moins de 25 000 véhicules par jour. Nous avons également créé un parking de 500 places à disposition des navetteurs, au pied de ce même pont, qui est opérationnel depuis deux mois et demi « , assure l’échevine brainoise de l’Urbanisme. Un autre chantier important a démarré il y a peu en face de la place Sainte-Anne : un parking de dissuasion (450 places sur deux étages) est aménagé, remplaçant l’ancien de 280 places.  » Ce parking sera en fait l’aboutissement de la nouvelle voirie prévue par le schéma de structure « , poursuit l’échevine Marie-Anne Hatert. Chez les voisins waterlootois, on aimerait par ailleurs voir avancer le projet d’arrêt supplémentaire (l’arrêt Bara) situé entre les deux entités.  » Les quais sont construits, mais la SNCB n’a pas encore donné son feu vert pour mettre l’arrêt en service « , confie Yves Vander Cruysen.

GUY VERSTRAETEN

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