Un troisième pilier sur mesure

Assurance-vie ou fonds de pension ? Profil risqué ou en bon père de famille ? Pas facile de s’y retrouver dans la jungle des produits d’épargne- pension disponibles dans notre pays.

Pour  » construire  » votre troisième pilier de pension, celui qui, au-delà de la pension légale et d’une éventuelle assurance de groupe souscrite par l’employeur devrait compléter vos futurs revenus de retraité, faut-il se tourner vers des produits d’assurance-vie ou vers des fonds de pension ? Pour Etienne Minne, analyste financier chez Test-Achats, la réponse est, apparemment, simple :  » Il faut avant tout tenir compte de son horizon financier. « 

En effet, en ce qui concerne les produits d’assurance-vie, le risque est supporté par l’organisme financier. Dans le cas des fonds de pension, celui-ci est entièrement supporté par l’épargnant.  » Le rendement des fonds de pension est potentiellement plus important que celui d’une assurance. Mais le risque est lui-aussi beaucoup plus élevé. « 

On l’a vu en 2008 et 2009, bon nombre de fonds de pension, fort exposés en actions, ont bu la tasse dans la foulée de la crise financière qui a touché toute l’économie mondiale. Les fonds à caractère défensif ont perdu entre 10 et 15 % de leur valeur en quelques mois seulement. Ce pourcentage est même monté jusqu’à 35 % dans le cas des fonds d’épargne-pension plus offensifs. Mais, a contrario, ces mêmes fonds avaient déjà repris entre 15 et 25 % de leur valeur à la fin du mois de janvier de cette année. On le voit : le vent peut tourner très vite.

 » Plus on est jeune, plus on peut se permettre d’adopter un profil risqué. Sur le long terme, les produits très exposés aux actions donneront toujours lieu à des rendements plus élevés. Sur trente ou quarante ans de carrière, on peut se permettre de voir son capital fluctuer sans trop d’inquiétudes. Plus on vieillit, plus il faudra opter pour des investissements prudents « , explique encore Etienne Minne.

Extension du sytème de protection

En clair, une fois une certaine limite d’âge atteinte, il sera plus opportun de s’orienter vers des produits d’assurance dont le rendement n’est certes pas faramineux, mais a l’avantage d’être garanti au même titre que le capital. En Belgique, il incombe en effet à la CBFA (Commission bancaire, financière et des assurances) de veiller à ce que les assureurs disposent toujours de réserves mathématiques suffisantes pour respecter leurs engagements. De ce côté, la crise financière aura eu des effets positifs puisque le mécanisme de protection des dépôts (garantis jusqu’à 100 000 euros) a été étendu aux assureurs.

Dans un premier temps, seul Ethias a cotisé pour adhérer à ce système de protection. Ce n’est un secret pour personne : l’ancienne Smap était confrontée à de sérieux problèmes de liquidités et a cherché à restaurer la confiance de cette manière. En 2011, ce mécanisme de protection des dépôts sera étendu à l’ensemble du secteur, dans le cadre de la loi-programme votée en décembre dernier. Autant dire qu’il faudrait un véritable tsunami financier pour ne pas revoir l’intégralité de son capital au moment de la pension.

En matière de fonds de pension, l’épargnant belge ne semble pas trop mal loti. Ici aussi, la CBFA peut exercer un contrôle prudentiel, ce qui n’est pas toujours le cas chez nos voisins, notamment en Hollande, comme le rappelait il y a peu Philippe Neyt, président de l’Association belge des institutions de pension (ABIP). Et ce dernier de rappeler que les fonds de pension ont triplé leur patrimoine sur les vingt-cinq dernières années. De quoi intéresser de nombreux épargnants à n’en point douter. Pourvu de s’y prendre à temps.

A.D.H.

Plus onvieillit, plusil faut être prudent

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