Pour les profs, l’enseignement à distance restera une possibilité et non une obligation. © getty images

Un peu, beaucoup, d’école à distance

Le Vif

Propulsé par la crise sanitaire, l’enseignement à distance aura droit de cité dans les écoles secondaires flamandes. Il sera permis d’y dispenser jusqu’à 40% d’heures de cours en ligne.

Il doit y avoir une vie possible pour l’enseignement à distance après le coronavirus. L’ école y a recouru sous la contrainte, avec plus ou moins de bonheur, et certains établissements y ont même pris goût. A la demande des acteurs du secteur, le gouvernement flamand travaille à sortir l’enseignement hybride du stade du bricolage pour cause d’urgence sanitaire, pour l’encadrer juridiquement et baliser son recours dans le secondaire. Initialement, la barre avait été placée haut, jusqu’à autoriser 50% de distanciel pour tous les échelons. Après avis et consultations, c’est à doses plus modérées et variables que la formule sera introduite: les parts maximales d’enseignement en ligne seront fixées à 20% d’heures de cours au premier degré, 30% au deuxième, 40% au troisième.

Ben Weyts entrevoit aussi dans l’enseignement hybride une arme briseuse de grève «politique».

Ben Weyts (N-VA), ministre de l’Enseignement, veut relever le défi de l’innovation technologique dans l’apprentissage scolaire. Il y a là une opportunité à saisir, «une bonne préparation pour l’enseignement supérieur ou un job», estime le ministre conquis par la formule et son «impact sur la motivation et la stimulation des jeunes à apprendre», sur leur autonomie et la maîtrise des outils digitaux.

Sous conditions

Pas d’obligation en la matière, l’enseignement à distance restera une possibilité assortie de conditions: un accès pour tous à un équipement numérique, des plages horaires plafonnées, un espace disponible à l’école pour les élèves qui n’ont pas le loisir de suivre des leçons en ligne à domicile.

A celles et ceux qui appellent à ne pas faire de l’enseignement à distance un prétexte à réaliser des économies d’énergie ou de charges professorales et à ne pas se désengager d’un enseignement physique riche en contacts sociaux, Ben Weyts rassure et assure qu’il ne s’agira pas d’un substitut mais d’un complément. Et d’entrevoir au passage dans l’enseignement hybride une arme briseuse de grève «politique» et de ses traditionnels piquets aux entrées des écoles, qui serait exceptionnellement activable, y compris dans l’enseignement primaire, au nom du droit à enseigner.

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