UN MAîTRE MOT : SIMPLICITé

L.V.

Alexis Helcmanocki est directeur du pôle télécoms du bureau d’études et de conseil GfK France. Scrutant constamment le marché des nouvelles technologies, il explique comment l’iPhone s’est hissé au rang de produit star.

Le Vif/L’Express : Apple a imposé l’iPhone comme emblème de la téléphonie mobile en un temps record. Comment s’est-il démarqué de la concurrence ?

Alexis Helcmanocki : Par sa facilité d’utilisation. Sa manipulation simple et intuitive a séduit les plus rétifs aux nouvelles technologies : tout le monde peut s’en servir. Son autre atout, ce sont des fonctionnalités qui captent instantanément les utilisateurs. Une fois qu’on a écouté de la musique, pris des photos et navigué sur Internet, on est conquis. Y renoncer devient impossible. Ce serait comme revenir à une connexion Internet à bas débit après avoir expérimenté la rapidité de l’ADSL. Quand on y a goûté, on ne peut plus faire marche arrière.

Le consommateur utilise davantage les possibilités de l’iPhone que celles des autres smartphones ?

A ce jour, on peut estimer que oui. L’explication tient encore à leur simplicité d’accès. En plus, elles génèrent un attrait exponentiel : une fois qu’on a découvert les fonctionnalités de base, on va en installer d’autres. On opte d’abord pour des applications gratuites et, l’appétit grandissant, on se dirige vers des logiciels payants. Le choix est considérable et couvre tous les domaines, mais, fidèle à la recette d’Apple, ça reste simple à installer et à utiliser. C’est aussi ce qui a permis à l’iPhone de séduire les femmes, supposées moins réceptives aux technologies. Les études démontrent qu’il jouit d’un excellent WAF ( » wife acceptance factor  » / degré d’appréciation féminin).

Une nouvelle génération d’iPhone voit le jour chaque année. La cadence est appropriée ?

Certains trouvent que c’est excessif. D’autres que c’est faible comparé aux 15 nouveaux modèles que certains constructeurs mettent chaque mois sur le marché. Cela étant, l’iPhone a l’avantage d’évoluer subtilement : chaque nouvelle version apporte des améliorations, mais ne ringardise jamais les précédentes. En corrigeant certaines insuffisances, Apple a trouvé l’équilibre parfait entre adaptation et révolution. La conséquence, c’est que l’utilisateur de la version 2009 ne se sentira pas moins branché que celui de la 2010. Cette finesse fait aussi la force du produit. L.V.

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