Un caillou hors de la chaussure

La sortie apparemment volontaire de Dries Van Langenhove (NDLR: député fédéral) de la Chambre pose question. Van Langenhove, qui jusqu’ici siégeait soi-disant comme indépendant au sein du groupe Vlaams Belang, affirme opter pleinement pour l’activisme politique. Peut-être que oui, peut-être que non. Il est en tout cas remarquable qu’une personne cède la sécurité d’un mandat politique au profit d’une une position incertaine.

Le président du VB, Tom Van Grieken, jure que Van Langenhove a fait son choix en toute indépendance. Peut-être que oui, peut-être que non. Mais il est certain que Van Langenhove forçait le VB à un grand écart délicat. Ses mensonges complotistes extrêmes sur ses propres canaux médiatiques sont un brin risqués, même selon les normes du Vlaams Belang. Ils ôtent toute crédibilité à la volonté affichée par le Vlaams Belang de participer au pouvoir. Le caillou est à présent hors de la chaussure (mais ils en subsistent encore assez dans les souliers du VB).

Ce départ offre aussi une opportunité politique. Tant que des figures comme Van Langenhove donnaient le ton, la question d’une entrée du VB dans une majorité gouvernementale ne pouvait être prise au sérieux. La présence d’individus aussi «sulfureux» offre jusqu’ici à la N-VA une excuse pour évacuer tout débat sur l’existence d’une Grande Muraille de Chine programmatique, idéologique, entre les deux partis. Cette discussion interne devrait à présent s’ouvrir, a fortiori si le résultat électoral en 2024 devait rendre possible une coalition N-VA et VB.