Transformer les faiblesses en atouts

Caroline Dunski Journaliste

L’édition 2014 de la Biennale d’art urbain se tient jusqu’au 26 octobre. En l’organisant, les opérateurs culturels veulent distinguer Charleroi qui, en tant que capitale sociale de la Wallonie, devient celle du  » vivre ensemble « .

Charleroi est une ville jeune. Par sa population, elle est la deuxième ville la plus jeune de Wallonie, après Louvain-la-Neuve. Côté patrimoine, elle possède aussi très peu de  » vieilles pierres  » et les quelques exemples de bâtiments Art déco, Art nouveau ou éclectiques sont peu valorisés.  » De plus, quand on remonte l’histoire du graffiti en Belgique, on voit qu’elle débute à Charleroi, explique Pierre-Olivier Rollin, chef de projet de l’axe arts visuels et directeur du BPS22, un des multiples partenaires du projet. Y organiser une biennale d’art urbain a donc toute sa légitimité. Beaucoup de chancres et de pignons aveugles défigurent le centre-ville. L’idée est d’en faire des lieux d’interventions artistiques et la base d’un nouveau regard, de transformer les défauts et les faiblesses de la ville en atouts et de créer une nouvelle politique culturelle axée sur le développement de territoires inexplorés.  »

Participer au renforcement de l’attractivité de la ville et positionner Charleroi sur la scène culturelle, artistique et sociale dans un créneau artistique nouveau, voilà l’objectif d’Asphalte #1. Au-delà de l’aspect artistique, avec une offre multidisciplinaire – arts visuels, danse, théâtre, musique, cinéma, colloque – et participative, la biennale d’art urbain se veut avant tout fédératrice et symbole du renouveau urbanistique. Aux côtés des opérateurs culturels qui collaborent régulièrement à l’organisation d’événements d’envergure, on trouve des partenaires inédits, tels que le club d’affaires B4C, le Centre interuniversitaire de formation permanente (Cifop), l’ULB, Cours Toujours !, ASBL à vocation sociale et sportive, le Bouwmeester de la Ville tout récemment désigné, le secteur de la recherche scientifique ou encore, le Centre public d’aide sociale.

Le soutien du privé

Par le biais de B4C, une trentaine d’entrepreneurs de la région s’impliquent en sponsorisant un projet atypique, à la fois social et citoyen, auquel ils apportent de la visibilité.  » Il est généralement plus difficile de trouver l’adhésion d’entrepreneurs sur de tels projets, constate Pierre-Olivier Rollin, mais Dominique Deliège, président de B4C, a montré une grande disponibilité et apporté ses compétences managériales pour la coordination du projet.  » Pour ce dernier,  » il est naturel pour B4C de soutenir la totalité des acteurs culturels de Charleroi qui sont également membres du club.  » Parmi ceux-ci, on trouve Fabrice Laurent, directeur de l’Eden, centre culturel régional de Charleroi, et Jean-Michel Van Den Eeyden, directeur du théâtre L’Ancre, qui présentera Les villes tentaculaires, sa dernière création, au QG d’Asphalte #1, dans l’ancienne piscine de l’Université du Travail. Le président du club d’affaires voit dans la biennale  » la préfiguration d’une fondation culturelle avec des capitaux privés. La volonté de distinguer Charleroi colle bien avec la philosophie de B4C : rapprocher le monde de l’entreprise et des projets culturels, augmenter l’attractivité de la ville et soutenir des projets sociaux qui la font vivre. Charleroi n’est pas une belle ville, mais elle est chaleureuse et a un vrai sens de l’accueil !  »

Caroline Dunski

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