Tournai à un tournant de son expansion

Fanny Bouvry

Les prochaines années s’annoncent chargées en chantiers dans la ville aux cinq clochers. De quoi mieux la positionner au sein des grandes villes wallonnes, mais aussi européennes.

Verdoyante et composée de pas moins de 29 villages, Tournai est l’entité la plus vaste de Belgique ! Excentrée, cette ville surtout connue pour son centre historique et sa cathédrale ne parvient toutefois pas à se positionner en tant que grande ville wallonne face à Namur, Liège ou Mons. Qu’à cela ne tienne… Sous l’impulsion des autorités et du ministre-président wallon Rudy Demotte, originaire du Hainaut occidental, Tournai mise depuis quelques années sur ses atouts transfrontaliers pour redorer son blason.

Sa proximité de la France lui a permis de former, avec Courtrai et Lille, la première  » eurométropole « … Ce nouvel organe officiel de gestion de la zone métropolitaine transfrontalière – qui regroupe une population de plus de deux millions de personnes – va permettre de mettre en £uvre des projets d’envergure à travers tout le territoire. Par ailleurs, Tournai se positionne comme futur noyau de la Wallonie picarde. Il s’agit d’un projet de développement territorial, à l’horizon 2025, regroupant 23 communes, dont notamment Ath, Mouscron et Tournai. Cette future région entend évidemment jouer un rôle de poids dans l’Eurodistrict.

Face à ses nouveaux défis territoriaux, la ville ensommeillée se réveille. A grand renfort de fonds européens et d’aides régionales, les chantiers de réurbanisation se multiplient et une nouvelle dynamique s’installe. Un schéma de structure communal – qui doit encore être approuvé par le Conseil communal – fixe les orientations de gestion et de programmation du développement de Tournai pour les prochaines décennies.  » Notre population augmente et nous devenons beaucoup plus attractifs, observe Christian Massy, le bourgmestre. Il y a beaucoup de grues actuellement et de nombreux chantiers sont en préparation… Nous voulons également accorder une attention particulière aux villages de l’entité qui bénéficieront aussi d’un certain renouveau. « 

Objectif : 80 000 habitants

Parmi les zones phares à réaménager, le centre figure en première place sur la liste des priorités. Il faut dire que le c£ur de la ville, autour de son emblématique cathédrale, avait perdu en attractivité ces dernières années. Une diminution de 25 % de la fréquentation touristique était même observée, influant sur l’économie de la ville. Certains efforts ont déjà été réalisés, comme le réaménagement de places et de certains quais de l’Escaut, mais un geste plus global s’imposait. C’est pourquoi l’Intercommunale de développement économique (Ideta), la province, la ville, l’évêché et le Logis tournaisien ont uni leur force pour boucler un portefeuille de projets et obtenu 29 millions d’euros de fonds européens pour mener à bien la revitalisation (voir pages 102 et 104).

Mais d’autres quartiers vont également renaître dans le futur, conformément au schéma de structure. Comme celui de la gare.  » L’idée est de développer un véritable éco-quartier mieux relié avec le centre, développe Natacha Alleman, échevine de l’Urbanisme. Le modèle de Louvain pourrait nous inspirer.  » A plus long terme, le faubourg Morel, un peu plus excentré, sera aussi développé dans le prolongement du quartier de la gare.

Tournai, dans dix ans, devrait donc avoir un tout autre visage… et un grand nombre de nouveaux habitants. L’objectif affiché par les autorités communales : atteindre les 75 000 à 80 000 Tournaisiens à l’horizon 2025, contre 68 000 aujourd’hui.

Fanny bouvry

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