TON ICONOCLASTE
Mais quelle mouche a donc piqué Valérie Colin en adoptant ce ton aussi discourtois que désinvolte pour nous présenter ce chef-d’£uvre de l’art mosan que sont les fonts baptismaux de la collégiale Saint-Barthélemy, à Liège (Le Vif/L’Express du 1er juillet) ? Sans doute aura-t-elle abusé de l’Ewe di Moûse, à l’instar de certains visiteurs célèbres cités, pour décrire avec autant de gaillardise une £uvre majeure de notre patrimoine… Il ne s’agit pourtant pas là d’une de ces » constructions » contemporaines dont l’abstraction autorise bien des impertinences… Car, mis à part le mot » splendeur » (que la journaliste met entre parenthèses, seul terme élogieux concédé), en quels termes prétend-elle nous décrire une des 7 merveilles de Belgique ? Une » tranche de cassata » pour désigner la couleur des murs extérieurs, couleurs premières rendues à ce très vieux lieu de culte de style rhénan mosan aux origines remontant au XIIe siècle. Mme Collin sait-elle également que des fonts baptismaux ne s’appellent pas un » chaudron « , ni un » article « , ni une » marmite « , mais une cuve qui préside au baptême, rite religieux qu’elle assimile à une » trempette de braillards » ? Et pour reprendre ses termes » assez de commérages « , quel tableau nous donne-t-elle des admirables personnages en haut-relief aux allures stylisées ? Un Christ » gymnaste « , » en jupette » ou » en tunique de donzelle « ; saint Jean-Baptiste » aux paluches de playmobil « … Je suis évidemment heurtée du ton iconoclaste employé pour déprécier un chef-d’£uvre quand même classé trois étoiles par le guide Michelin… Quant aux insinuations douteuses concernant feu le doyen Achille Fortemps et son amitié avec Jean Marais, je préfère la renvoyer à ses » commérages » journalistiques se nourrissant de ragots de bas étage ! D’autre part, est-ce une nouvelle impertinence de vos infographistes d’associer une réflexion somme toute incongrue en marge des admirables photos du monument décrit ? Je déplore que votre magazine encourage ce ton accrocheur et vulgaire qui désacralise nos valeurs, y compris la perfection artistique. Je suis cependant d’accord pour dénoncer l’accueil rébarbatif et soupçonneux réservé à l’entrée de ce lieu avant tout de prière… et tant mieux si la curiosité artistique accompagne celle-ci !
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MARIE-THÉRÈSE BODSON, LIÈGE, PAR COURRIEL
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