L’ œuvre de Ray Richardson s’enrichit d’histoires simples, qui ne s’éloignent jamais de la vie réelle. © DR

Tales From The Soul River

Le Vif

Qu’il s’agisse d’Annie Ernaux, d’Edouard Louis ou de bien d’autres encore, le transfuge de classe est une figure stimulante de la vie intellectuelle. Difficile de résister à la fascination que fait naître un destin qui quitte ses rails pour une raison inexplicable, déjouant ainsi les structures sociales et autres habitus identifiés par la sociologie.

A n’en pas douter, Ray Richardson (1964) est l’un de ces êtres ayant échappé aux rouages des conditionnements. «Originaire de Woolwich, dans banlieue sud-est de Londres, et fils d’artisan, rien ne laissait présager que Ray Richardson, ce jeune passionné de football, serait un jour sélectionné par des écoles d’art telles que la Saint Martin’s School et le Goldsmith College et que son œuvre se retrouverait dans les collections des plus grands musées anglais comme le British Museum, le Victoria & Albert Museum et la National Portrait Gallery», résume Christiane De Smedt, de la Zedes Art Gallery.

S’il a d’une certaine façon «trahi» les siens, Richardson a su également leur rester fidèle. Son œuvre s’enrichit d’histoires simples. De Smedt de préciser: «Celles-ci ne s’ éloignent jamais de la vie réelle, celle de tous les jours: une femme qui promène son chien, une rencontre d’amis, un moment dans le métro, des discussions dans un pub, les petits arrangements entre dealers…» Ce contact avec la réalité triviale, l’intéressé le cadenasse dans une forme bien à lui qui renvoie à une série de références culturelles bien identifiées: la soul music de Marvin Gaye ou celle de Gil Scott Heron, les romans de James Ellroy, ainsi que les films policiers comme La Loi du milieu, de Mike Hodges, L.A. Confidential, de Curtis Hanson, voire The French Connection, de William Friedkin. En phase avec cet univers, l’intéressé signe des toiles qui sont autant de plans fixes d’un film encore à tourner. Gros plans, formats horizontaux, contreplongées…: l’œil jubile .

A la Zedes Art Gallery, à Bruxelles, jusqu’au 23 décembre.

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