Sur les ailes du rêve

Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

S’il surfe sur la vague lancée au cinéma par Harry Potter, Le Monde de Narnia touche sur un mode plus sobre et rassurant un jeune public amateur d’aventures surnaturelles

Les sept volumes de C.S. Lewis sont édités en poche par Gallimard dans la collection Folio Junior.

Inscrit, au cinéma, dans la foulée de la série des Harry Potter, Le Monde de Narnia précéda pourtant – et de longtemps – la saga de Jane K. Rowling dans le domaine littéraire. C’est en effet au tout début des années 1950 que l’auteur irlandais Clive Staples Lewis, né en 1898, entama la publication des sept volumes promis à un succès planétaire (traduits en 29 langues, les romans se sont vendus à plus de 85 millions d’exemplaires) et devenus des classiques de la littérature enfantine. Ami de Tolkien, exégète du christianisme et doué d’une imagination peu banale, Lewis mourut le 22 novembre 1963 – le jour de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy -, mais ses livres, constamment réédités, continuent à enchanter, génération après génération. Le développement de moyens technologiques inédits et le triomphe des adaptations cinématographiques de Harry Potter et du Seigneur des anneaux ont finalement rendu possible le passage au grand écran d’un univers fantastique s’y prêtant parfaitement.

Pour sa première réalisation en prises de vues réelles après avoir commis Shrek et Shrek 2 avec le succès fou que l’on sait, Andrew Adamson a donc empoigné l’abondante et potentiellement spectaculaire matière du premier film d’une très probable série. Le Monde de Narnia – chapitre 1 – Le Lion, la Sorcière blanche et l’armoire magique donne un visage aux enfants Pevensie, quatre jeunes Anglais. Les bombardements allemands sur Londres, durant la Seconde Guerre mondiale, les obligent à évacuer vers une campagne plus sûre où ils sont logés dans la vaste demeure d’un vieux savant excentrique. C’est là, lors d’une partie de cache-cache, que la cadette, Lucy, va découvrir une garde-robe magique dont le fond ouvre sur un monde extraordinaire.

Comment Peter, Susan et Edmund, d’abord incrédules, finiront par accompagner leur petite s£ur à Narnia, comment ils y découvriront des créatures mythologiques (toute la gamme y passe, des faunes aux centaures en passant par les elfes et les cyclopes), comment ils y seront mêlés à un combat pour la survie entre les forces positives menées par le lion Aslan et celles du mal dominées par la Sorcière blanche, le film nous le narre sur un mode plus sobre que celui, génialement délirant, du Seigneur des anneaux, et de manière nettement moins effrayante que celle adoptée par les Harry Potter. Les résonances religieuses par endroits perceptibles dans le texte de Lewis sont absentes du film, mais la poésie trouve son chemin vers des images où le merveilleux prend le pas sur la peur, avec une délicatesse qu’il serait erroné de prendre pour de la fadeur, et qui rend le film accessible aux jeunes spectateurs à partir de 7 ans… sans risque de leur donner des cauchemars.

Louis Danvers

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