Suivez la voie royale !

Barbara Witkowska Journaliste

La Nuit Musicale, à Seneffe : trois cents artistes, dix scènes et vingt concerts, joués chacun quatre fois, pour brosser un panorama des musiques préférées des rois et reines. Et des nôtres aussi.

Une demeure prestigieuse précédée d’une cour d’honneur accueillante, une orangerie, un magnifique théâtre, un jardin baroque, des jardins à la française et à l’anglaise, des plans d’eau, des cascades, une volière… Le domaine du château de Seneffe offre un cadre de rêve pour la 13e édition de la Nuit Musicale dont le thème est  » La musique des rois et les rois de la musique « . Cet ensemble riche et grandiose permettra de découper le décor en différentes ambiances et nous invitera à parcourir les grandes cours européennes.

La cour d’Angleterre, pour commencer. L’ensemble vocal Cornegidouille et l’Orchestre Hainaut-Picardie ouvriront le bal avec des extraits de King Arthur d’Henry Purcell. Moins connu que Didon et Enée, cet opéra vibrant de couleurs conte la lutte sans merci entre le Breton Arthur et le Saxon Oswald pour le trône d’Angleterre et pour l’amour de la belle Emmeline, la fille aveugle du duc de Cornouailles. Une très belle oeuvre à découvrir !

Georg Friedrich Haendel a vécu la plus grande partie de sa vie à la cour d’Angleterre. Dans l’histoire de ses relations avec le roi George Ier, il y eut bien des péripéties. La légende raconte qu’Haendel composa, en août 1715, la fameuse Water Music (musique sur l’eau) pour regagner la faveur du roi suite à un malentendu. Installé dans une barque avec un orchestre, il aurait fait exécuter son oeuvre pendant une promenade de George Ier sur la Tamise. Et le roi qui aimait sincèrement la musique, enchanté, aurait rendu à Haendel son amitié. La beauté de cet opus, qui a tout d’un divertissement aristocratique, nous sera restituée par la brillante Chapelle musicale de Tournai.

Puis, direction la Russie. La lune de miel entre le public belge et la cour des tsars semble ne jamais devoir finir. On sera donc curieux d’entendre une suite d’Une vie pour le tsar, un opéra de Mikhaïl Glinka créé au Bolchoï en présence du tsar Nicolas Ier que les quatre violoncellistes de l’ensemble TetraCelli feront vibrer de toutes leurs cordes.

A la cour du roi de Naples, on retrouvera avec un immense bonheur le jeune contre-ténor belge Dominique Corbiau. Il nous interprétera, avec la soprano Julie Calbete, une superbe sérénade, attribuée à Alessandro Scarlatti (1660-1725), père de Domenico.  » Les sérénades étaient chantées à la plage, explique Dominique Corbiau. Après les grandes fêtes, l’aristocratie descendait sur la plage de Mergellina pour admirer le lever du soleil sur la baie de Naples. Cette sérénade est une véritable pépite que j’ai trouvée en faisant des recherches pour mon CD Profano e Sacro de Scarlatti et qui n’a pas été enregistrée.  »

Comme toujours, Dominique Corbiau proposera une mise en scène éblouissante et des costumes fastueux. Forcément à suivre. On guettera, enfin, la performance prometteuse des trois jeunes sopranes belges (une première, après les trois ténors !) : Anne Renouprez, lyrique colorature, Karen Vermeiren, grand lyrique et Elise Gäbele, lyrique léger. Ces nouvelles étoiles chanteront, en solo et en duo, du Puccini, Donizetti, Mozart et Rossini et interpréteront, en trio, deux airs de Norma de Bellini, dont le célébrissime Casta Diva !

Samedi 23 août, de 18 à 24 heures. www.070.be

Barbara Witkowska

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