Science et médias sont-ils compatibles ?

Les médias – journaux, magazines, sites internet, radio et télévision – constituent nos principaux canaux d’information. Les journalistes, qui font circuler ces flux d’information, sont toujours à l’affût de nouveautés, qu’ils nous exposent en nous proposant différents sons de cloche. Si cet équilibrage fonctionne bien dans des domaines tels que la politique, le sport et la culture, il n’en va pas de même en matière de science et de santé.

Dans le cas de la science, cette tactique sème malheureusement beaucoup de confusion. Dans le débat sur le réchauffement climatique, par exemple, une petite minorité de scientifiques qui ne croient pas en la responsabilité de l’homme s’oppose à une majorité écrasante qui démontre que l’homme est en partie responsable du réchauffement de la planète. Concernant les sujets scientifiques, la preuve scientifique devrait l’emporter ; ils ne devraient pas faire l’objet de débats. En donnant aux partisans et aux adversaires autant de place dans les médias, la science semble se racornir à un sujet à propos duquel on peut être pour ou contre. Les scientifiques ne cessent d’élargir ces connaissances, d’une manière systématique, en cherchant minutieusement des explications à toutes sortes de phénomènes. Si tous les scientifiques ne sont pas vertueux, la science reste bel et bien le meilleur instrument dont nous disposons pour observer le monde.

L’information relative à la science répond à une autre exigence, problématique celle-là : faire de l’audience ! Tout comme le nombre de voix compte pour les politiciens, il est crucial pour les médias de joindre un maximum de lecteurs, de spectateurs ou d’auditeurs. Raison pour laquelle l’actualité est souvent  » gonflée « . Une minuscule avancée dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer est alors présentée comme  » une percée importante « , ce qui nourrit de faux espoirs chez les patients et leur entourage. La science est aussi synonyme de nuance et n’est pas toujours relatée correctement. Peu de scientifiques entreprennent de clarifier certains malentendus dans les médias, qui vont dès lors proliférer. Dommage, car des pseudo-scientifiques font précisément l’inverse et utilisent les médias pour annoncer leurs petites théories ou petites thérapies. Notre rubrique  » Patascience  » nous en expose à chaque numéro.

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Marleen Finoulst

La science est aussi synonyme de nuance et n’est pas toujours relatée correctement.

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