Retour en vitesse de croisière

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Pas de doute, 2010 a marqué une reprise de l’activité immobilière dans la petite ville d’eaux. Mais certains secteurs se sont mieux portés que d’autres : les biens de haute valeur, comme souvent, ont souffert.

Forcément, le potentiel d’acheteurs locaux n’a rien d’extravagant. Spa, c’est 10 500 habitants, pas plus, et faire tourner le marché à plein régime, avec un vivier si restreint, n’a rien d’évident. Heureusement que ses atouts, en matière d’activités diversifiées par exemple, attisent l’intérêt de la région entière, voire des pays limitrophes : souvent, des personnes plus âgées délaissent leur villa de la région liégeoise pour s’établir en appartement, du côté de Spa. Ce qui peut, dans un premier temps, se traduire sous forme d’investissement. Avant de se concrétiser en choix de vie. Pour les biens de plus grande valeur, la zone de chalandise s’étend bien au-delà de Liège, pour englober Bruxelles, Anvers ou les Pays-Bas.  » On note effectivement une hausse de la clientèle néerlandaise. Par contre, les Allemands, on n’en voit plus, et les Anglais, on se demande s’ils savent encore que Spa existe !  » sourit François Carlier, qui dirige l’agence T&B.

Par ailleurs, confie le notaire Louis-Philippe Guyot, les achats courants se font également de plus en plus jeune. Avec des prêts de plus en plus longs :  » J’ai encore eu le cas, ce matin, d’un prêt à trente ans, ce qui devient de plus en plus fréquent. Où s’arrêtera-t-on ?  » s’interroge Me Guyot, dans son étude de la rue Xhrouet. Bonne nouvelle : l’activité est de retour, 2010 s’est manifestement révélée généreuse au niveau du nombre de transactions. Comme souvent, depuis le début du ressac immobilier de 2009, le seul bémol tient dans l’attitude des vendeurs :  » S’ils vendent au prix du marché, pas de souci, le bien s’écoulera. Si le prix demandé est excessif, c’est plus compliqué « , assure le notaire.

Le moyen de gamme demandé

En février dernier, le notariat provincial remettait son rapport relatif à l’année écoulée. Dans les enseignements tirés par la profession, on remarque notamment que les maisons jointives spadoises figuraient en 2010, avec une barre fixée à 128 000 euros, dans le peloton de tête des prix moyens de la province. Si l’on en croit les professionnels de la localité, ce montant serait quasi l’exacte moyenne entre les maisons modestes et les maisons en bon état.  » Les petites maisons mitoyennes modestes, de 100 000 à 110 000 euros, se vendent sans problème. Pour avoir un jardin, on doit grimper aux alentours de 150 000 euros. Ensuite, si l’on veut passer au marché des villas ou des bungalows, il faut compter 230 000 euros environ. Au-delà de 300 000 euros, le marché est clairement moins évident « , poursuit Me Guyot. A quelques pas de chez le notaire, François Carlier corrobore et insiste sur le fait que les acheteurs préfèrent largement les biens en bon état.  » Les biens d’entrée de gamme partent bien, c’est vrai, mais on ressent clairement une volonté des gens d’investir des biens où les travaux ne sont pas très importants. Ce qui fonctionne le mieux, ce sont les biens moyen de gamme : un appartement standard de deux chambres, entre 135 000 et 180 000 euros, et une petite unifamiliale de centre-ville ou de proche périphérie, entre 150 000 et 220 000 euros. Le haut de gamme, tant au niveau des prix que de la vitesse des transactions, continue par contre à être malmené.  » Autres segments en perte de vitesse pointés par le courtier : les maisons de rapport et les rez commerciaux. Dans l’ensemble, pourtant, les voyants sont au vert.

GUY VERSTRAETEN

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