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Requiem pour le cours d’histoire

Le Vif

Un bon professeur d’histoire explique, sans se comporter en esclave de l’actualité. Il livre un passé objectif, distingue les fables des faits, transcende le souvenir. De ce fait, un tel enseignant peut s’avérer «gênant». Il s’agit là pourtant d’excellentes qualités, en ces temps de fake news. Ce n’est pas l’avis de l’enseignement officiel de la Communauté flamande. Le pouvoir organisateur a décidé de réduire ces heures au dernier degré du secondaire. […]

Faute d’arrière-plan historique, il est possible de vendre la plus grosse ânerie. L’enseignement de l’histoire produit des jeunes à l’esprit critique. Il leur apprend à établir des liens, à situer une information dans son contexte. Il nourrit une conscience historique. […]

Certes, l’enseignement est sursollicité. Pas un jour ne se passe sans qu’un politique ne vienne avec une proposition. L’histoire paie l’addition, entre autres par l’introduction généralisée du cours de citoyenneté qui familiarisera le jeune avec l’éthique d’une démocratie et l’art du débat. Il n’en est pas moins étrange qu’une telle «matière confetti» ne puisse être intégrée au cours d’histoire.

Un nombre étriqué d’heures de cours rend impossible la réalisation des objectifs finaux. Une approche interdisciplinaire peut offrir un réconfort. Le professeur de néerlandais peut ainsi faire lire des textes plus historiques. L’histoire prouve qu’une telle approche est peu efficace. Ben Weyts (N-VA), ministre de l’Enseignement, se plaint parfois de l’influence négative des coupoles scolaires. Il marque ici un point.

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