Relier gare et rues commerçantes du cour de ville

Plus question de méga-centre commercial. Foruminvest a revu ses gabarits à la baisse et planche sur un projet du centre commercial ouvert, square Léopold, en prolongement de la rue de Fer. De quoi compléter quelque peu l’offre commerciale existante.

Depuis plusieurs années déjà, Foruminvest revoit sa copie au gré des majorités communales en place. La société planche pour l’instant, très discrètement, sur une version qui aurait finalement l’aval des responsables publics : retaper la galerie commerçante de l’îlot dit  » C&A « , square Léopold, entre la rue de Fer et la gare. Une manière de relier ces deux points stratégiques de la ville, tout en réhabilitant un patrimoine existant devenu vieillot et en complétant l’offre commerciale.

Aujourd’hui, la quinzaine de commerces qui habitent ce bâtiment des années 1960 sont inoccupés, ou presque. Et l’arrière est consacré à une gare des bus qui étouffe. Le  » switch  » a été annoncé officiellement il y a plusieurs mois : plutôt que de s’acharner à vouloir installer un centre commercial sur la vaste dalle qui chapeaute la gare, on va tenter d’y faire circuler les bus. Le complexe prendrait donc possession du bâtiment abandonné par les TEC. Simple et logique, sans doute, mais il fallait y penser et le mettre en pratique. Au passage, Foruminvest y retrouve ses billes.

 » Nous avons inversé la politique de l’ancienne législature, remarque le mayeur Jacques Etienne (CDH). Et la tripartite (CDH-Ecolo-MR) est sur la même longueur d’onde. Le PS au pouvoir privilégiait une logique de « ce qui est à moi est à moi, et ce qui est à toi, je le négocie. » On a diamétralement changé la manière et on a trouvé un consensus pour dire non au centre commercial sur la dalle. « 

 » Nous avons convaincu le promoteur qu’un complexe de 35 000 m2 était mal calibré pour la ville, précise Arnaud Gavroy, échevin en charge de l’Urbanisme (Ecolo). On lui a demandé d’avancer le projet sur cet îlot et d’aménager un parking à ciel ouvert plutôt qu’enterré. Résultat, pour eux, c’est un investissement de 100 millions d’euros plutôt que de 200. Le politique domine l’économique sans l’étouffer. On reprend les choses en main. « 

Equilibrer surfaces commerciales et rentabilité

C’est sûr, par rapport à l’idée de base, le projet est restreint. D’autant que 7 000 m2 de surfaces commerciales existent déjà dans le bâtiment. Du côté de la Ville, on parle de 12 000 m2 de surface nette en tout, soit 5 000 m2 de plus que l’offre actuelle. Mais le promoteur nuance.  » Il y aura un apport de surface commerciale, mais il n’est pas encore défini. Il devra faire l’objet d’une demande de permis socio-économique. La Ville a une vision urbanistique du développement de son centre-ville. Mais nous, nous devons respecter des critères économiques. Il faut un minimum de surface pour assurer la faisabilité d’un projet. « 

Les commerçants voient d’un mauvais £il l’arrivée de cette concurrence. Mais pour le promoteur, il suffirait de se glisser dans le créneau manquant…  » Il existe une multitude de petites unités. Pour compléter l’offre actuelle, il faut créer des espaces plus grands, de 700 ou 800m2. Clairement, les études démontrent qu’il y a un besoin. Des enseignes intéressées par Namur n’y sont pas présentes par manque de disponibilité. Il ne faut pas croire qu’un projet de 20 000 m2 n’a pas sa place, ici. Une offre supplémentaire, c’est généralement à la fois une concurrence et un partenaire. Elle renforce l’attractivité d’une ville par rapport à sa zone de chalandise. « 

En 2010, Foruminvest lancera les procédures administratives. Et si tout va bien, le complexe pourrait être inauguré en 2012. Les commerçants ont deux ans pour se faire à l’idée.

PH.C et A.-C. D.B.

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