Qui veut succéder à Fernand Koekelberg ?

La place de commissaire général de la police fédérale est déclarée vacante. Le signal qu’attendaient les parieurs… sur deux candidats sérieux, Jaak Raes et Olivier Libois.

La course à la succession de Fernand Koekelberg, dont la carrière prend un autre tournant ces jours-ci (lire encadré), est ouverte. Depuis sa démission surprise en mars dernier, son intérim au commissariat général de la police fédérale était assuré par Paul Van Thielen, directeur général de la police judiciaire. Mais ce dernier partira à la retraite en avril 2012 et les défis à relever sont nombreux, comme le souligne la note du formateur Elio Di Rupo. Les anciens concurrents de Fernand Koekelberg peuvent toujours essayer de se remettre en selle : Jacques Deveaux ( » dirco « , directeur-coordinateur de la police fédérale de Bruxelles), qui avait été classé deuxième en 2005 ; Jean-Claude Gunst ( » dirco  » de Malines) ; Glenn Audenaert ( » dirju « , directeur judiciaire faisant fonction de Bruxelles), toujours sous le coup d’une enquête judiciaire à propos de laquelle le parquet général de Bruxelles ne s’est pas encore positionné ; Luc Demol (chef de la police locale de La Louvière)…

Attention à la parité linguistique !

Depuis plusieurs mois, deux noms circulent avec insistance dans le microcosme politico-policier. Celui de Jaak Raes, 51 ans, directeur général du Centre de crise, étiqueté CD&V, et celui d’Olivier Libois, 41 ans, directeur général de la police administrative de la police fédérale, classé PS. Première question : alors que tous les départements d’autorité sont déjà trustés par des Flamands, faut-il envisager une candidature autre que francophone à la tête de la police fédérale ? Pour respecter la parité linguistique au sein du quatuor dirigeant de la PolFed, qui comprend le commissaire général et ses trois directeurs généraux, le futur commissaire général devra être francophone. Mais si le commissaire général devait malgré tout être flamand (au risque d’un recours devant le Conseil d’Etat), l’un des directeurs généraux serait inévitablement francophone, ce qui est envisageable, Paul Van Van Thielen, néerlandophone, quittant bientôt son poste de directeur général du  » pilier judiciaire « . Mais dans ce cas, tous les postes stratégiques de la galaxie policière (le président du comité P, les deux directeurs du secrétariat administratif et technique Justice et Intérieur, le commissaire général et deux directeurs généraux) seraient flamands, à l’exception de l’Inspecteur général de la police.

Qui sont Jaak Raes et Olivier Libois ? Le premier est un homme tranquille, à la tête du Centre de crise depuis 2003, le véritable c£ur opérationnel de la défense intérieure de la Belgique. Qu’il s’agisse d’inondations ou de menace terroriste, c’est dans les locaux du Centre de crise, rue Royale, à Bruxelles, que les infos sont échangées et les décisions, prises. Jaak Raes jouit de la confiance des ministres avec lesquels il a travaillé. Olivier Libois a été  » découvert  » par Claude Eerdekens, bourgmestre d’Andenne, lorsqu’il a dirigé sa zone de police de 2001 à 2007. Depuis, il a fait une carrière éclair et sans faute dans l’appareil policier, mais il est encore peu connu à l’extérieur. Une commission de sélection rendra son évaluation fin septembre. Décision politique attendue pour le début de l’année suivante.

MARIE-CÉCILE ROYEN

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