Anne-Marie Garat, entre ressac et ressassement. © Philippe Matsas/belgaimage

Quand la mer monte

Avec La Nuit atlantique, Anne-Marie Garat signe le portrait d’une jeune femme en rade dans le bassin de ses souvenirs… qu’une tempête fera chavirer.

Bien décidée cette fois à vendre la vieille villa côtière décatie qu’elle visite de loin en loin depuis dix ans, Hélène voit son périple automnal aux allures de pèlerinage annuel et rituel (à chaque visite elle revient sur sa décision) perturbé par la découverte de la présence d’un intrus, venu squatter sa propriété délaissée.

Carapacée dans son égoïsme de célibataire mollement endurcie, la trentenaire va tanguer au gré des remous internes et vagues à l’âme dont cette orpheline est secouée. Après avoir traversé physiquement et mentalement une tempête aussi bien intérieure qu’océanique, reviendra le calme dans et autour d’Hélène, pour laisser la place à un nouveau paysage, notamment mental, désolé certes, mais nettoyé, voire reconfiguré.

Entre ressassement et ressac des pensées, des actions, des humeurs, Anne-Marie Garat ballotte le lecteur, submergé par les vagues, les paquets de phrases longues, qui le laissent au bord de la noyade, au point que ce dernier s’accroche au bastingage des pensées de l’héroïne à la dérive, pour ne pas, sur cet océan de mots, perdre de vue la ligne d’horizon de l’intrigue.

La Nuit atlantique,  par Anne-Marie Garat, Actes Sud, 308 p.
La Nuit atlantique, par Anne-Marie Garat, Actes Sud, 308 p.

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