Projet Nostradamus, la suite

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Deuxième et dernière partie, en pages suivantes, du Projet Nostradamus, un récit inédit de Joe Sacco. Cette BD d’anticipation sortira fin août dans l’album collectif 12 Septembre, l’Amérique d’après.

Comme Russel Banks, Daryl Cagle, Plantu et bien d’autres dessinateurs et éditorialistes, Joe Sacco a accepté de participer à l’album 12 Septembre, l’Amérique d’après, dont la sortie est prévue prochainement chez Casterman. Le Vif/L’Express vous propose, en exclusivité, le récit d’anticipation que l’auteur a conçu pour cet album (deuxième volet dans les pages qui suivent).

Sacco est un adepte du dessin en noir et blanc. Signer The Nostradamus Project lui a permis de respirer et de s’amuser. En général, le BD-reporter de guerre travaille sur l’actualité (Palestine, Bosnie, Irak…) à un rythme qui l’enchaîne pendant des mois à sa table de dessin. Cette fois, il abandonne ce qu’il appelle le  » journalisme à mouvement lent  » pour la science-fiction et un graphisme qui renvoie aux comics adolescents. Pour scruter le visage grimaçant de l’Amérique, il se tourne vers la figure austère et centrale de l’honnête Lincoln (voir la fin du récit).

Résumé de l’épisode précédent

Mais avant cela, le lecteur aura fait la connaissance (première partie de la BD, publiée dans notre précédent numéro) de ce savant qui, dans un bureau de la Maison-Blanche, présente un casque révolutionnaire grâce auquel on peut voir ce que seront devenus les Etats-Unis dans un demi-siècle. Trop curieux, le premier conseiller du président ne résiste pas au plaisir de tester cette invention qui extrapole les tendances sociopolitiques actuelles. Et que découvre-t-il ? Que les cadres américains et leurs familles vivent dans des ghettos de luxe, des banlieues forteresses protégées par de hautes murailles. Que des drones de la police, équipés de canons lasers, survolent le no man’s land créé autour de ces cités, à la recherche d’infiltrés bien vite désintégrés.

Secteur public et secteur privé se confondent dans l’Amérique de demain. Un énorme logo du parti Pepsi, vainqueur des élections, orne la Maison-Blanche. Les députés ne représentent plus des circonscriptions, mais des secteurs industriels : maïs, armes à feu… Les Etats-Unis sont toujours une superpuissance, mais les opérations militaires sont menées par des robots, des mercenaires et des armées étrangères. La menace terroriste n’a pas disparu, tandis que les libertés individuelles sont considérablement limitées. La classe ouvrière est confinée dans des banlieues où elle n’accède qu’à des emplois précaires mal payés. En permanence endetté et toujours en compétition avec le voisin pour des heures de travail disponible, l’ouvrier du futur est un diabétique en surpoids. Tournez la page et vous découvrirez la suite de cette vision cauchemardesque.

OLIVIER ROGEAU

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