Pour un bac à la française

Dans un livre brûlot, un sénateur libéral, un économiste chrétien et un militant laïque livrent une charge en règle contre les dernières réformes pédagogiques

Une évaluation externe, comme le bac français, permettrait-elle d’accroître les performances de nos élèves ? Voici une des questions posées par le livre L’Ecole de l’échec : comment la réformer ? (Labor), écrit par trois auteurs d’horizons différents, Alain Destexhe (sénateur MR), Vincent Vandenberghe (économiste à l’UCL) et Guy Vlaeminck (retraité de l’enseignement officiel).

Leur point de départ ? L’enquête internationale Pisa, conduite par l’OCDE, en 2000. Nos élèves de 15 ans ont alors décroché la 20e position, sur 26 pays industrialisés, en lecture et en mathématiques, et même la 25e en sciences. En outre, notre enseignement apparaissait comme le plus inégalitaire, avec l’écart le plus important entre les résultats des meilleurs élèves et ceux des plus mauvais, complètement largués.

A l’époque, malgré la préoccupation du ministre de l’Enseignement secondaire, Pierre Hazette (MR), aucune mesure spectaculaire n’avait suivi : on spéculait sur les effets attendus des nombreuses réformes des années antérieures.

Pour Destexhe, Vandenberghe et Vlaeminck, le problème serait plutôt que les enseignants n’adhèrent pas à cette série d’innovations, qualifiées de  » pédagogisme « , comme le  » passage par cycles « , les  » socles de compétences « , la  » pédagogie différenciée « … Les auteurs proposent donc un  » stop pédagogique « , mais au prix d’une  » montée en puissance d’une évaluation externe « .

De quoi s’agit-il ? Jusqu’à présent, les diplômes sont délivrés sur la base d’épreu- ves fixées et cotées par chaque professeur dans sa classe. Cela entraîne des variations très importantes d’une école et même d’un groupe à l’autre. Pour y remédier, les auteurs proposent un  » test de niveau de compétences obligatoire « , le même pour tous les élèves wallons et bruxellois d’une même année, à quatre moments clés : en milieu et en fin du primaire et du secondaire. Ces questionnaires seraient rédigés par l’administration ou par des équipes étrangères, sur le modèle de Pisa.

Enfin, pour permettre aux établissements de rectifier plus facilement le tir, Destexhe propose de leur accorder davantage d’autonomie, de leur laisser gérer leur propre enveloppe budgétaire et de recruter leur personnel. De quoi faire hurler les syndicats, et tous les nostalgiques du rénové.

Dorothée Klein

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