Difficile de ne pas voir le lien entre World Cup, argent et pétrole dans cette toile de Kurar (FifaOil Cup22, 2022). © National

Playground?

Le Vif

La Coupe du monde de football au Qatar a déjà fait couler beaucoup d’encre. Cet événement planétaire, pinacle de la société du spectacle, trace une frontière entre les individus, les obligeant à se positionner «pour» ou «contre», selon leur conscience. En deux citations extraites de sa communication, le galeriste Edouard Mazel donne la mesure de la problématique. On doit le premier commentaire au sociologue belge Pascal De Maeseneire, qui écrivait ceci au milieu des années 1990: «Le football est une chose beaucoup trop sérieuse pour la laisser aux seuls commentateurs sportifs et à leurs phrases toutes faites.» Le second est emprunté à Nelson Mandela, qui a souvent rappelé cette évidence: «S’il y a une chose sur cette planète qui a le pouvoir de lier les gens, c’est bien le football.»

Dans la foulée de l’exposition One Shot? Football et art contemporain, programmée en 2010 au BPS22, Playground? a choisi de laisser la parole aux artistes, un group-show réunissant une quinzaine de noms internationaux, pour évoquer ce sujet brûlant. A travers des œuvres variées, l’événement a le mérite de montrer à quel point ce sport condense métaphoriquement les enjeux du monde contemporain. Artiste urbain attaché aux questions de couleur et de volume, le Français Kurar en donne le plus bel exemple en signant une toile à l’acrylique, au pochoir et à l’aérosol qui montre de façon limpide le lien intime entre la World Cup 2022 et l’argent du pétrole. D’autres signatures abordent cette thématique passionnante: Carlos Aires, Brusk, Simon Berger, Alfred Cheng, Vincent Corpet, C215, Levalet, Jean-Luc Moerman, Laurina Paperina…

A la Mazel Galerie, à Bruxelles, jusqu’au 23 décembre.

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