Le meurtre du policier Thomas Monjoie par un individu radicalisé a ébranlé les autorités. © belga image/famille monjoie

Peur sur les communes

Le Vif

Deux communes flamandes sur trois se disent exposées à des manifestations de radicalisme violent. Le drame de Schaerbeek hante le quotidien des mandataires et agents locaux.

Des messages haineux, des menaces et intimidations en tout genre, du vandalisme pur et simple. Sur Facebook, en rue, au guichet, en classe. Dans les grandes villes comme dans les localités campagnardes, c’est un radicalisme violent, diffus, souvent irrationnel et insaisissable, qui s’installe durablement dans le paysage flamand. Une commune sur trois et trois bourgmestres sur cinq au nord du pays déclarent en faire l’expérience au quotidien, relève l’Association des villes et communes de Flandre qui, tous les deux ans, prend le pouls des pouvoirs locaux et qui, l’été dernier, est retournée aux nouvelles auprès de 133 entités. Pour constater que le phénomène a encore gagné du terrain depuis 2020 (+ 18%).

Pour la première fois, les pulsions d’extrême droite prennent le dessus sur la variante islamiste.

Cocktail explosif

Séquelles de la longue crise sanitaire, montée en puissance des théories du complot, prolifération de fake news, polarisation toxique sur les réseaux sociaux, remise en cause de plus en plus décomplexée et parfois violente de l’autorité: mandataires et agents locaux sont exposés à un cocktail toujours plus explosif. Si l’extrémisme enfle, il change aussi de visage: pour la première fois, les pulsions d’extrême droite (54% des signalements) prennent le dessus sur la variante islamiste (51%).

Quelle parade opposer à ce phénomène d’autant plus inquiétant, se demande le ministre flamand des Affaires intérieures et du Vivre-ensemble, «qu’il est plus fluide et donc plus difficile à appréhender»? Il faut conscientiser les communes alors qu’elles ne sont encore que 38% à prendre à bras-le-corps le défi de la radicalisation, souligne Bart Somers (Open VLD). Trop peu d’entités font ainsi usage des outils mis à leur disposition sur le plan sécuritaire comme le partage du secret professionnel, un dispositif unique à la Flandre, qui permet aux acteurs de terrain de se transmettre anticipativement les données utiles à la détection d’individus en voie de radicalisation. Le meurtre du policier Thomas Monjoie, le 10 novembre à Schaerbeek par un individu radicalisé, a ébranlé les autorités…

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