Pensions: L’hypocrisie

Il y a une dizaine d’années, le législateur a estimé que la sécurité sociale, secteur allocations de chômage, coûtait trop cher. Il a été décidé d’éjecter les « mauvais » chômeurs, lesquels ont alors été pris en charge soit par les CPAS, soit par les mutuelles (subventionnés par des fonds publics). Peu avant la crise sanitaire, le législateur a estimé que la sécurité sociale, secteur allocations familiales, coûtait trop cher. A défaut de pouvoir limiter le nombre d’enfants ou de refuser le bénéfice des allocations à certains d’entre eux (c’est ironique), un principe d’égalité a été mis en place et la charge transférée aux Régions. Aujourd’hui, et c’est une histoire ancienne, la sécurité sociale, secteur pensions, coûte à son tour trop cher. A défaut de pouvoir éliminer les bénéficiaires du 3e et 4e âge (c’est à nouveau ironique), il faut nécessairement diminuer le nombre de nouveaux bénéficiaires. Comment? En imposant 42 ans de carrière et 60 ans d’âge au minimum, ou en fixant un droit d’accès à partir de 67 ans. De nombreux travailleurs n’atteindront jamais ces planchers mais les dépenses de la sécu diminueront. Mais pourquoi n’y a-t-il aucun focus sur les recettes possibles de la sécurité sociale? Est-il honteux de reconnaître, pour les législateurs successifs, qu’il fait bon cotiser à la sécurité sociale? Car les exceptions au principe de la cotisation sont légion: plan cafétéria (au lieu du 13e mois soumis, lui, à cotisations sociales), voiture de société, chèques- repas, participation aux frais de stages des enfants, assurances diverses… Tout a été mis en place pour éviter de payer une rémunération soumise à la cotisation sociale!

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