Passionnant, non ?

Vous voulez que je vous dise ? Mel Gibson est un beau salaud. Par sa faute, ma vie sociale et gastronomique est en veilleuse : je me vois obligé de décommander tous mes dîners en ville. Parce que, en ce moment, le seul sujet de conversation, dans ces mondanités, c’est de savoir ce que chacun pense de La Passion du Christ. Et comme il se trouve que je n’en pense rien, mes possibilités de briller en société en sont drastiquement diminuées.

Il faut dire que je me suis bien gardé d’aller voir l’opus de Monsieur Gibson et que j’ai la ferme intention de persévérer dans cette voie. Si je suis arrivé à l’âge que j’ai sans jamais regarder une messe, même télévisée, ni ouvrir une  » Vie de Jésus « , ce n’est pas pour brutalement courir au cinéma me pâmer devant sa mort, fût-elle sanguinolente. De toute façon, quel est l’intérêt de payer pour voir des gros plans sur des flots d’hémoglobine quand on peut avoir à peu près les mêmes, gratuitement, dans n’importe quel JT ?

Je suis donc également incapable de me prononcer sur la question de savoir si, oui ou non, cette Passion est antisémite. Mais j’aurais plutôt tendance à croire que non : Dieudonné n’y joue pas. Et ça, c’est un signe qui ne trompe pas.

Cela étant, il faut laisser au crédit du film de Mad Mel qu’il a révélé, chez certains spectateurs américains, ce qu’il y avait, si pas de plus intelligent, du moins de plus intéressant chez eux. C’est ainsi que le site Web d’un journal du Vermont nous apprend que, dans cet Etat, un homme a choisi de se suicider en se crucifiant. Il a donc construit une croix dans son salon et s’est planté un premier clou dans la main. C’est à ce moment-là qu’il a constaté qu’il aurait un petit problème pour faire de même avec l’autre main. Il a malgré tout réussi à appeler les secours. Mais les policiers qui sont venus l’emmener à l’hôpital ont avoué ne pas savoir si l’homme voulait qu’ils le libèrent de cette situation gênante ou s’il attendait juste d’eux qu’ils continuent l’opération.

Bon, tout cela n’est pas bien grave : le prochain sujet de conversation, ce sera la Ferme des Célébrités. Et, sur ce coup-là, je sens que je vais briller en société. Je vais faire mon come-back mondain, assénant à tous et à chacun des vérités définitives sur les faits et gestes de chacune de ces ex-futures et pseudo-stars enfermées dans cette émission de TF1. Et, bientôt, tout le monde aura oublié le film de Mel Gibson. Que voulez-vous, c’est la loi du spectacle : the show must go on. Ou, comme on dit en français : un clou chasse l’autre.

Marc Oschinsky

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