Pas toujours nets, ces salaires de stars

Il existe de grandes disparités entre les gains des sportifs professionnels en Belgique. Le foot paie bien, certes, mais on est loin de la galaxie Beckham.

En Belgique, le salaire, et en particulier celui des sportifs, reste un sujet tabou. Difficile de se faire une idée précise de ce que les uns et les autres gagnent. Beaucoup de clubs sont encore dotés du statut d’ASBL, ce qui ne facilite guère la collecte d’informations objectives…

Il existe d’énormes différences d’un sport à l’autre. Pour prendre l’exemple du football, il est clair qu’un élément du noyau du Sporting d’Anderlecht ne touche pas le même salaire qu’un titulaire à Zulte-Waregem. Il ne faut pas non plus se laisser aveugler par les salaires des stars mondiales. David Beckham touche par saison au Real Madrid plus de 6 millions d’euros. On en est loin, très loin, chez nous. La réalité est en effet tout autre. Et la Belgique est de surcroît  » victime  » d’un système fiscal peu favorable, même si les choses évoluent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreux footballeurs évoluant dans notre championnat élisent domicilie à l’étranger, à l’instar de Mbo Mpenza (Anderlecht).

Grosso modo, le salaire mensuel d’un joueur de notre Division 1 fluctue entre 1 500 et… 10 000 d’euros. Cet écart est encore renforcé par le système de primes. Un jeune touchera 200 euros pour 1 point, son  » vieux  » compagnon de vestiaire pouvant recevoir jusqu’à 3 000 euros l’unité. On peut estimer que la rémunération de la plupart de nos stars du foot flirte avec les 4 000 euros net par mois. Des exceptions notoires existent, bien entendu. Anderlecht, par exemple, a la réputation de bien payer. Si un jeune mauve devra se contenter à ses débuts d’au maximum 2 000 euros brut par mois, des vedettes comme l’Egyptien Hassan monnaieraient leurs talents à plus de 1 million d’euros par saison ! C’est un fameux paquet d’argent pour un employeur qui doit dépenser pratiquement le double pour être en ordre avec ses obligations sociales. A part les footballeurs, peu de sportifs gagnent très bien leur vie en Belgique. Certes, les cyclistes ne se débrouillent pas mal. Un Tom Boonen ne pédale pas pour des cacahouètes : une saison lui rapporte environ 800 000 euros. Mais là encore, d’énormes différences existent dans le peloton. En basket, l’on négocie en dollars. Les  » stars  » de notre compétition touchent près de 200 000 dollars par an, mais le gros du panier doit se contenter de 50 000 à 100 000 dollars brut par saison.

Bref, ce n’est pas en Belgique qu’un sportif est assuré de faire fortune. Notre pays sert, en revanche, de formidable tremplin pour gagner ensuite l’étranger. Rêvons un peu : selon la WTA (Women’s Tennis Association), notre Justine Henin a remporté au cours de sa carrière 14 millions de dollars. C’est sans compter ses contrats publicitaires. En plus, elle est domiciliée à Monaco, pays magique où le brut se transforme en net.

Alexandre Charlier