Orage d’émotions au Klara Festival

Barbara Witkowska Journaliste

L’édition 2015, intitulée If love could be propose le premier volet d’une trilogie (suite en 2016 et en 2017) dédiée à l’Amour. Passions, compassions, adorations et émotions dans tous leurs états !

L’union fait la force. Klara Festival et le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles collaborent de plus en plus.  » Les liens se resserrent, explique Ulrich Hauschild, directeur de Bozar Music. On construit le programme ensemble, ce sont des coproductions fifty-fifty, il y a une véritable complicité qui n’existait pas avant. De surcroît, nos thèmes de cette année, If love could be de Klara Festival et Bohemian Rhapsody du Palais des Beaux-Arts, se complètent et s’interpénètrent.  »

Dans la programmation cousue avec amour à quatre mains, on pointera tout d’abord West Side Story, comme vous ne l’avez jamais vu ! Le film aux 10 Oscars sera projeté dans la salle Henry Le Boeuf, accompagné par le Brussels Philharmonic.  » Tout le monde connaît le film sous la baguette de Leonard Bernstein, poursuit Ulrich Hauschild. On verra une version restaurée en haute définition. La bande sonore ne conserve que les dialogues et les voix des chanteurs, tout le fond musical sera interprété live par l’orchestre sous la direction du chef américain Wayne Marshall, grand spécialiste de ce type de répertoire. C’est un grand exploit technologique, une vraie nouvelle approche et une vraie expérience !  »

On relève une autre proposition séduisante : la venue, pour la première fois en Belgique, du Salzburger Marionettentheater, célèbre institution qui depuis un siècle enchante le public avec des opéras en miniature, joués par des marionnettes. On va se régaler avec Der Ring des Nibelungen, l’oeuvre colossale de Richard Wagner d’une durée de seize heures et compactée à deux heures quinze.  » C’est un spectacle très exceptionnel, souligne Ulrich Hauschid ; on comprend vraiment toute la complexité du Ring, on reconnaît toutes les musiques et tous les personnages. Deux comédiens français accompagnent les marionnettes. Ils jouent le rôle de narrateurs et de modérateurs, ainsi qu’un vrai rôle, celui des géants qui enlèvent Fricka.  » De quoi satisfaire les mélomanes le plus curieux !

A marquer d’une croix, également, la prestation du prestigieux orchestre baroque Il Giardino Armonico dont le style très particulier est dû, selon son chef Giovanni Antonini, à  » une approche très profonde de la musique baroque, liée à une tendance naturelle italienne vers un style théâtral, si important dans ce genre du musique « . Le programme défendu par Il Giardino Armonico déploie un somptueux fil rouge en réunissant trois compositeurs dotés d’une forte individualité. On savourera Christoph Willibald Gluck et son ballet Don Juan, riche en développement dramatique, puis l’archet intense d’Isabelle Faust dans le Concerto pour violon et orchestre N° 2 de Mozart et, enfin, la flamboyante symphonie La passione de Joseph Haydn.  » C’est une superbe musique qui reste à découvrir, estime Giovanni Antonini. Notre approche de Haydn mêle une sorte de légèreté et de profondeur en même temps, tout à fait typique de notre « style italien ».  » La suite du programme sera tout aussi riche en émotions grâce à la présence des phalanges exceptionnelles comme le Koninklijk Concertgebouworkest et le Freiburger Barockorchester, des chefs tels René Jacobs et François-Xavier Roth, du violoncelliste Jean-Guihen Queyras et de la soprano Julia Lezhneva. Une fois de plus, Klara Festival en offrira pour tous les goûts !

Klara Festival, If love could be, du 6 au 21 mars, www.klarafestival.be et www.bozar.be

Barbara Witkowska

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