ONB : une saison d’émotions

Barbara Witkowska Journaliste

Dans la programmation 2014-2015 de l’Orchestre national de Belgique, la musique d’aujourd’hui se taille une place de choix. Egalement au menu : les chefs-d’oeuvre du répertoire classique. Des moments rares en perspective.

 » Fidèle à notre souci d’équilibre et de découverte, l’ONB propose deux axes qui semblent divergents mais qui sont complémentaires, explique Albert Wastiaux, intendant de l’orchestre. Dix nouvelles créations sur le thème de la Grande Guerre, point focal de la prochaine saison, seront sous le feu des projecteurs. Ce sera l’occasion d’un dialogue fructueux avec un programme plus accessible qui s’inscrit dans notre souhait de s’ouvrir à d’autres publics.  »

Andrey Boreyko, le directeur artistique de l’orchestre, a demandé à dix compositeurs de renom issus de dix pays ayant participé à  » 14-18  » de livrer une oeuvre originale sur le thème de la réconciliation. Les oeuvres du Français Bruno Mantovani, du Turc Fazil Say, de l’Allemand Ulrich Kreppein, de l’Italien Matteo Franceschini, du Russe Alexander Raskatov, notamment, se glisseront au fil des nombreux concerts tout au long de la saison. En première ligne, bien sûr, le Belge Benoît Mernier, organiste et compositeur, né à Bastogne en 1964. A son palmarès, deux opéras commandées et créés à La Monnaie : Frühlings Erwachen d’après Frank Wedekind en 2007 et La Dispute d’après la pièce éponyme de Marivaux en 2013, auréolés d’une reconnaissance internationale.

Entre horreur et espoir

 » Pour le projet de l’ONB, j’ai eu carte blanche, explique Benoît Mernier. J’ai hésité entre un concerto pour violon ou pour violoncelle. Peu à peu, les idées plus évidentes se sont dégagées pour un concerto pour violon d’autant plus que Lorenzo Gatto, le talentueux lauréat du Concours Reine Elisabeth 2009 a été choisi comme soliste. Lorenzo s’est montré très enthousiaste. Pour un soliste de telle renommée, encore très jeune, c’est courageux de se lancer dans cette aventure et de travailler la musique d’aujourd’hui. Notre work in progress se passe très bien, Lorenzo propose des solutions qui  » sonnent  » mieux ; de mon côté, j’apprends beaucoup sur l’instrument. Je me nourris de différentes choses, notamment deux textes de l’écrivain français Laurent Gaudé : Cris et Je finirai à terre, les lettres de Poilus et le récit de Blaise Cendrars J’ai tué. Le Concerto sera divisé en deux mouvements. Le premier illustrera la « grande boucherie » et « l’orage d’acier ». Ce qui m’intéresse, c’est le contraste entre la description de l’horreur totale et l’espoir final. Cette tension entre la masse orchestrale sombre, tellurique, tragique et le message d’espoir et de tendresse apporté par le violon, alimente le Concerto.  »

L’émotion sera au rendez-vous ! Cette nouvelle saison gorgée de musique d’aujourd’hui nous permettra également de retrouver les valeurs sûres du répertoire classique et la virtuosité des stars : le violoniste Andrey Baranov (lauréat du Concours Reine Elisabeth 2012), le pianiste Boris Giltburg (lauréat 2013), le violoncelliste Gautier Capuçon, le pianiste québécois Louis Lortie et la mezzo lettone Elina Garança. Avec Andrey Boreyko aux commandes, l’Orchestre national de Belgique exaltera les pages symphoniques les plus fameuses de Strauss, Mozart, Mahler, Brahms… Et dans un registre plus light, il accompagnera une fois de plus la star pop-rock belge Ozark Henry, pour une rencontre explosive.

www.nob-onb.be

Barbara Witkowska

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