On en parle?
Indexation automatique juste
Si l’idée d’indexer automatiquement les salaires (Le Vif du 20 janvier) semble généreuse, elle l’est surtout envers celles et ceux qui gagnent le plus. Prenons trois exemples: Florence, 1 950 euros bruts par mois, Dominique, 3 950 euros et Jacques, 13 950 euros. Si l’indexation automatique s’élève, par exemple, à 2%, nos trois travailleurs toucheront respectivement 39 euros, 79 euros et 279 euros en plus chaque mois. […] D’où une idée toute simple pour une question d’équité: plutôt que d’exprimer l’indexation en pourcentage, exprimons-la en somme fixe, quel que soit le revenu. Pour ce faire, partons du salaire médian en Belgique qui s’élève, si je ne me trompe, à 3 486 euros pour un temps plein. Nous aurions donc un index de 69,70 euros pour tout le monde, ce qui serait équitable et, dans l’ensemble, ne coûterait pas un radis de plus à la collectivité. Sans doute une idée toute simple à creuser d’urgence par nos têtes pensantes…
Georges Grignard, par e-mail
Regrettable
Une phrase écrite en fin de texte et concernant le candidat Zemmour m’interpelle fortement dans le courrier de votre lecteur Emmanuel Depret intitulé « Zemmour au second tour » (Le Vif du 20 janvier): « Enfin, ses origines juives peuvent l’aider à bénéficier de très larges soutiens financiers. » Cette affirmation laisse penser que le Juif est – par nature – riche, voire cupide, et qu’il manifeste un communautarisme inconditionnel, aveugle, qui, dans le cas présent, le pousserait à soutenir un candidat cultivant la haine des personnes et le mépris des institutions. Ce cliché ou préjugé n’est pas neuf et rappelle les heures sombres de notre histoire récente. Je constate que l’image du Juif riche, complotiste et communautariste pollue toujours les esprits. C’est bien évidemment regrettable.
Roland Lambrechts, Bruxelles
Des pommes et des poires
Comparer les agricultures biologique et intensive, c’est comparer des pommes et des poires. On dit que l’agriculture intensive coûte moins que l’agriculture biologique. Je dirais que c’est faux, car les produits chimiques et les appareils pour les utiliser ne sont pas bon marché. L’agriculture biologique évite ces coûts. Par ailleurs, les techniques nouvelles en agriculture biologique réduisent sérieusement les temps de travail, notamment en renonçant au labour, néfaste au sol (Le Vif du 6 janvier). Quant à la production, il est aberrant de ne comparer que les quantités. Si les volumes sont inférieurs en bio, les produits sont de bien meilleure qualité nutritive. Par exemple, un poireau bio de la taille d’un gros pouce a autant de valeur nutritive qu’un poireau de la taille d’un manche de pioche en culture intensive. C’est, en plus, un bienfait pour notre estomac, qui peut traiter des quantités plus raisonnables. Il faudrait aussi que les gros distributeurs soient plus corrects dans le calcul des prix. Sous prétexte que la demande augmente pour les produits bio, ils en profitent pour prendre des marges plus élevées. Revenir à des bénéfices réalistes rendrait la différence de prix beaucoup plus acceptable. Ce serait un sérieux coup de fouet pour dynamiser l’agriculture biologique.
Jean-Paul Guérez, Ghlin
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