« Nous voulons nous adapter à la vie moderne »

En avril dernier, j’ai ouvert la première d’un réseau de cinq  » crèches d’activités  » que je souhaite construire dans la région, d’ici à 2020. Psychomotricité, éveil à la musique, aux langues… dans un milieu de vie conçu sur mesure. Il s’agit d’un nouveau concept qui veut répondre à des demandes qualitatives très élevées. Notre taux d’encadrement est clairement supérieur aux normes exigées par l’ONE (NDLR, grâce aussi à un tarif de 600 euros par mois). Toutes qualifiées, nos puéricultrices sont parfois trilingues. En outre, nous voulons nous adapter à la vie moderne et pallier notamment le manque de temps de parents travaillant à deux. Nous proposons des services annexes : garde d’enfants malades, repassage, approvisionnement à la pharmacie, à la boulangerie… Le but est de permettre aux papas ou aux mamans de rester le soir auprès de leur enfant, au lieu de devoir faire des courses. Par ailleurs, la crèche se veut  » parents admis  » : ils sont les bienvenus quand ils le souhaitent. La webcam n’est qu’un outil parmi d’autres pour améliorer les relations. Les familles peuvent se sentir rassurées par l’idée de pouvoir regarder à tout moment leur petit bout à la crèche, via Internet et un code d’accès sécurisé. Une équipe, qui accepte une telle transparence, ne doit rien avoir à cacher, se diront-elles, et doit être sûre de son projet pédagogique. Si les parents sont ainsi mis en confiance, le bébé va le sentir et vivre d’autant mieux la séparation. Cela a été prouvé par des études psychologiques menées au Danemark. La Grande-Bretagne ou certains pays nordiques, pourtant très attentifs aux besoins de l’enfant, expérimentent, en effet, avec satisfaction ce système de webcam depuis un certain temps. Comment peut-on parler d’ingérence dans la vie privée infantile, dans le chef de parents, d’un père divorcé ou d’un pilote de ligne en mal de son petit, qui s’intéresseraient ainsi, durant, au maximum, trente minutes quotidiennes, à ce qu’il fait à la crèche ? Un bébé n’a aucune conscience de la présence d’une caméra ! Enfin, nous ne voyons pas sur quelle base juridique l’ONE nous retirerait l’autorisation qu’elle nous a accordée. Cela dit, nous restons ouverts au dialogue, quant aux modalités pratiques d’un dispositif nouveau qui fait toujours un peu peur. Nous espérons bien convaincre de notre bonne idée la ministre qui a accepté de nous rencontrer le 30 janvier prochain. l

Anouk Lorie

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